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Produire le travail social

Année : 2013

Thème : La place des écoles et le rôle des stages dans le processus de socialisation professionnelle des travailleurs sociaux

Type : Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...

Auteur(s) :

IORI Ruggero (France) – iori.ruggero@gmail.com

Résumé :

Cette communication entend faire état des multiples formes d’apprentissage du métier de travailleur social (ASS, ES, EJE), en se centrant particulièrement sur le rôle joué par les centres de formation en travail social et la place jouée par le stage au sein de la formation professionnelle. Il s’agit d’étudier ici les facteurs qui contribuent au choix des travailleurs sociaux pour telle formation et tel public, et comment ces derniers influent dans la trajectoire du professionnel. Alors que le monde de la formation en travail social a vu une institutionnalisation progressive en France à partir des années 1970, certaines places aujourd’hui restent encore accessibles sans diplôme. Cette communication veut envisager tant l’évolution de la formation et la place donnée aux expériences précédant l’entrée en formation, que les ressources et les statuts acquis une fois entrés à l’école du social.

Dans un premiers temps la communication s’intéresse à comment se produit l’entrée à l’école du travail social. Intégrer une formation spécifique ne confère pas seulement des droits également spécifiques mais contribue à façonner l’individu tant dans l’apprentissage du métier que dans la structuration de son rapport au travail, ou encore dans le rapport entre différents savoirs théoriques, et pratiques, enseignées.

Dans un deuxième temps, la communication envisagera le rôle que le stage peut accomplir au sein de la carrière de ces individus. L’ « accès au terrain », la rencontre avec un type déterminé de public répondent-ils à des choix et à des parcours personnels ou plutôt à une découverte lors de la formation ? On verra ensuite comment ces éléments structurent, ou déstructurent les engagements dans le travail et le rapport à un groupe professionnel.

Nous devons en même temps resituer le travailleur social dans son contexte de travail. Le rapport à la formation et au stage peuvent nous être utiles pour rendre compte des représentations mises en place, entre des modèles professionnels appris à l’école, des dispositions acquises dans des espaces de socialisation divers (antérieurs ou parallèles à sa formation, notamment le rapport au champ associatif) ainsi que des contraintes vécues dans les situations de travail. Désormais le travailleur social est soumis à une forte augmentation des inégalités sociales, à une concurrence accrue, à un manque de moyens, souvent financiers, mais également de structures, à l’introduction de logiques gestionnaires et managériales qui l’amènent à se resituer face à l’usager, à son poste, à son engagement (Chauvière 2010). On peut également constater une certaine « invisibilité des métiers du social. Leur institutionnalisation en dehors du champ universitaire les place souvent aux marges du monde professionnel, face à des professions plus réputées en termes de possibilités de carrière ou encore face à d’autres groupes professionnels historiquement plus développés et reconnus. Interroger l’accès à la formation initiale ainsi que le déroulement du parcours entre école et terrain de stage peut avoir intérêt de montrer quel rôle joue le passage par le centre de formation et ce qu’il produit sur le professionnel, entre vocation et statut, mobilisation et routine bureaucratique (Dubar et Tripier 1998).

S’appuyant sur une recherche effectué lors du Master 2 et au cours de notre travail de thèse, l’analyse mobilise des observations, des entretiens et des données quantitatives sur les jeunes travailleurs sociaux franciliens (Enquête QVID, exploitée lors de notre stage au PREFAS-GRIF). Si le matériel empirique tire sa substance principalement de notre mémoire de recherche (UVSQ 2012), il puisera également dans des entretiens (dix-sept entretiens effectués jusqu’à présent) et des observations (entrée et sortie de la formation spécialisée en travail social) en cours actuellement par l’auteur.
La communication s’inscrit au sein de l’Axe 1.

Mots clés :

Formation, Tiers secteur, Savoirs, socialisation professionnelle

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