La formation en intervention interculturelle des étudiants en travail social :
l’expérience d’un jumelage entre étudiants québécois et internationaux à l’Université du Québec à Chicoutimi.
Année : 2013
Thème : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...
Type : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...
Auteur(s) :
BELHADJ-ZIANE Kheira (Canada) – kheira_belhadj-ziane@uqac.ca
Résumé :
À travers cette communication, je présenterai une approche pédagogique mise en œuvre dans le cadre d’un cours d’intervention interculturelle en travail social, que j’enseigne auprès d’étudiants au baccalauréat à l’Université du Québec à Chicoutimi. Au-delà de la question du contenu du savoir : quels savoirs transmettre ?, mes interrogations portent plus sur la teneur pédagogique de la transmission : comment permettre aux étudiants d’acquérir un savoir théorique et pragmatique, un savoir-être, ainsi qu’un savoir-faire durant leur formation, de manière à ce qu’ils puissent mobiliser et imbriquer ces savoirs avec pertinence dans le cadre de leur pratique en contexte interculturel ? Pour une société significativement pluraliste comme le Québec, cette question revêt un caractère déterminant pour l’être et le devenir de la société québécoise, car conjointement aux défis et aux enjeux de la pratique professionnelle, cette question évoque inévitablement les défis et les enjeux du « vivre ensemble ». Ainsi, aux vues de la place et du rôle, souvent décisif, des travailleurs sociaux dans la vie quotidienne d’un certain nombre d’immigrants, de réfugiés et d’autochtones, il est non seulement indispensable qu’ils aient des connaissances au sujet des réalités sociales et culturelles de ces personnes, mais il est également nécessaire qu’ils soient en mesure de mettre en œuvre des habiletés professionnelles spécifiques à la situation d’intervention interculturelle, de manière à éviter les erreurs d’interprétation conduisant parfois à des processus (souvent inconscients) de discriminations et d’exclusion ; un comble pour le travail social ! Ainsi, tout l’enjeu se situe dans les interactions entre des individus porteurs de culture et moins dans l’analyse de la culture en elle-même. Dans cette perspective, conjointement au savoir théorique, comment favoriser l’acquisition de savoirs pragmatiques concernant l’interaction sociale et culturelle dans un cours de travail social ? C’est la question à laquelle je vais tenter d’apporter une contribution en présentant l’expérience menée dans mon cours d’intervention interculturelle en travail social : un jumelage entre les étudiants québécois du cours et des étudiants internationaux de l’Université du Québec à Chicoutimi. Au sein de cette université, comme dans la plupart des universités québécoises, le service à la vie étudiante propose des programmes de jumelage entre étudiants québécois et internationaux, de manière à favoriser l’intégration des internationaux à la société québécoise et de permettre aux étudiants québécois de découvrir une culture différente. Plus concrètement, ce programme invite les étudiants à échanger de manière réciproque, notamment en présentant leur culture à l’autre, à travers des activités sociales et culturelles. En intégrant ce programme à mon cours, l’objectif visait à provoquer une rencontre entre deux êtres porteurs de culture et de mesurer à quelles conditions cette rencontre pouvait se transformer en interaction. Pour cela, les étudiants du cours devaient consigner leur expérience sur un journal de bord, en s’appliquant à faire des liens entre les connaissances théoriques du champ de l’interculturalité et leur propre expérience, notamment en se questionnant sur la culture de l’autre, sur leur propre culture ainsi que sur la rencontre en elle-même. Ainsi, à travers cette communication, j’apporterai un bilan de cette expérience de jumelage, en m’appuyant essentiellement sur les journaux de bord des étudiants.
Mots clés :
Interculturel, Savoir-faire, Savoir être
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