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Bardon Cécile (Canada) – tron-bardon.cecile@uqam.ca
LALANDE Danielle (Canada)
CHAGNON François (Canada) – chagnon.francois@uqam.ca

Il existe une pression de plus en plus forte pour les organisations dans le domaine des services sociaux et de santé pour qu’elles démontrent que leurs décisions et leurs pratiques sont fondées sur des preuves d’efficacité et qu’elles intègrent les meilleures connaissances disponibles. En réponse à cette exigence, des investissements importants sont faits par ces établissements afin de développer les compétences de leur personnel, de s’associer au développement de la recherche et d’implanter des programmes dont l’efficacité a été démontrée. Malheureusement, des contraintes multiples liées notamment à la complexité des organisations et à leur structure administrative, au renouvellement continu du personnel, à la perte des savoirs et à la gestion du changement font en sorte qu’il est difficile de pérenniser les innovations et de tirer pleinement profit des investissements afin de développer des pratiques fondées sur les meilleures connaissances. À ces difficultés s’ajoutent également le renouvellement des connaissances et l’émergence de nouvelles problématiques qui obligent à une mise à jour continuelle des pratiques.
L’ensemble de ces éléments font que l’on a souvent l’impression de « jeter des pierres à l’eau » et de refaire sans cesse de nouveaux investissements afin que les pratiques soient fondées sur les meilleures connaissances, sans être en mesure toutefois de tirer profit pleinement des avancées réalisées et d’obtenir des impacts durables. Ces constats sont largement appuyés par des recherches qui montrent que tant dans le domaine de la santé que celui des services sociaux, il existe un écart important entre la production des connaissances scientifiques et leur utilisation, et que l’impact de l’utilisation des connaissances sur la qualité des services est mitigé. Malgré le fait que les décideurs du réseau des services sociaux et de la santé et leurs partenaires de la recherche reconnaissent l’importance de mieux intégrer les pratiques et les connaissances de pointe, et bien qu’il soit admis que les organisations ont un rôle déterminant à jouer afin de favoriser et soutenir l’utilisation des connaissances scientifiques par leurs professionnels, il existe très peu d’outils destinés à soutenir la capacité des organisations à intégrer les connaissances de pointe dans leurs pratiques et à améliorer leur capacité «apprenante».
L’Outil réflexif pour améliorer l’utilisation des connaissances (ORAUC) a été développé en réponse à ces lacunes. Il s’adresse aux dirigeants et aux gestionnaires des établissements de services sociaux et de santé qui veulent augmenter les capacités de leur organisation à utiliser les connaissances pour améliorer la qualité de leurs services et devenir une organisation apprenante.
Pour ce faire, l’outil vise à : soutenir la capacité des organisations à développer une vision claire de ce qu’elles veulent atteindre par une meilleure utilisation des connaissances ; habiliter les organisations à évaluer leurs capacités et leurs besoins en matière d’utilisation des connaissances ; développer des stratégies efficaces afin d’augmenter l’utilisation des connaissances en leur sein ; soutenir par la disponibilité d’indicateurs la capacité des organisations à évaluer leurs avancées et les retombées de l’utilisation des connaissances ; créer un langage commun et une communauté de pratique pour améliorer le partage entre chercheurs et milieux de pratique de stratégies et de moyens afin d’améliorer l’utilisation des connaissances.
Il a été développé en partenariat avec des milieux d’intervention sociale au Québec (Centres Jeunesse et Centres de Santé et Services Sociaux) qui l’ont utilisé afin de soutenir leur réflexion sur leurs pratiques de transfert de connaissances et de mettre en place des stratégies d’application des connaissances répondant à la fois à leurs besoins, leurs contraintes organisationnelles et leurs moyens.

Secteur social, Recherche-action, Co-construction, Application des connaissances Culture organisationnelle