FEU Montserrat (Espagne) – montserrat.feu@gmail.com

Cette communication veut exposer les répercussions de la grave crise économique qui touche gravement l’Espagne en relation aux politiques sociales et au travail social au moment actuel. Cette situation confronte les professionnels de l’intervention sociale à des nouvelles situations d’inégalité, à la pauvreté et l’exclusion sociale. Dans le cadre de l’Union Européene et pour faire face à la dette, on nous impose des mesures qui comportent une réduction des politiques sociales. En même temps avec un élevé taux de chômage, ou beaucoup des personnes restent au marge du système productif, avec comme conséquence une augmentation de la pauvreté et de l’exclusion sociale. Il s’agit d’une crise structurelle ou la réduction des budgets du social va encore aggraver la situation, surtout aux pays de l’Europe du sud.

La pauvreté devient plus extensive, plus intensive et plus chronique avec des secteurs de populations plus vulnérables surtout : l’enfance, la jeunesse, les personnes âgées et la population originaire de l’immigration. Des nouvelles situations de fragilité et de vulnérabilité à tous les niveaux de notre société. Il y a une forte contradiction entre l’augmentation des besoins de la population et la réduction des budgets de la protection sociale.

Le travail social se trouve donc avec des nouveaux défis, confronté entre les nouveaux besoins de la société et les politiques sociales plus restrictives. Ce sont surtout les professionnels qui travaillent aux services de premier niveau –la polyvalence de secteur- , et aux services spécifiques dirigées aux secteurs de population le plus vulnérables qui reçoivent plus directement les impacts de cette situation, soit au niveau des services publics, mais aussi au tiers secteur, le secteur de l’économie sociale et des organisations non gouvernementales qui sont gravement affectées par la situation.

Des nouveaux défis au niveau de la formation, de la recherche et de l’intervention sociale. D´après cette situation il faut une reformulation des positionnements théoriques, éthiques et méthodologiques des interventions, avec une prise de position sur la nouvelle situation sociale, tout en visualisant le discours des populations en risque, des exclus et avec la génération de discours constructif. Ce sont les acteurs qui vont produire les actions collectives et il faudra que les travailleurs sociaux saisissent son sens. Ce processus comporte aussi un engagement collectif de la part des professionnels du social, à différents niveaux :

- Des approches de travail favorisant le dialogue, l’intégration et la non marginalisation, qui permettent connaître le réel, de dialoguer, de négocier. Faire de la « médiation » entre les besoins de la population et les politiques sociales, en passant de la « culture de la plainte » au compromis, a l’engagement, en passant s’il faut à l’indignation.

- De la mise en pratique du travail social en « réseau », des modèles de travail social « communautaire ». Il prend importance le travail pour développer les capacités des personnes, ses potentialités, le besoin de la promotion du travail social de groupe.

- Des nouveaux approches qui visent tant la formation initiale comme la formation continue des travailleurs sociaux, et la nécessaire réflexion et systématisation a partir des pratiques professionnelles. Il faut améliorer la formation au niveau de la recherche, du diagnostic social, d’après une perspective sociale intégrale, afin de pouvoir mieux travailler des situations complexes et contradictoires.

On veut aussi exposer les prises de position de différents collectifs des professionnels autour de cette situation de crise : manifestes de professionnels du travail social en Espagne dès dernières années, comme expressions des mobilisations.

Service de proximité, Solidarité, Vivre ensemble