Une intervention-recherche visant et créant le rapport entre activités et institutions au moyen d'un dialogue entre recherche, intervention et travails.
Année : 2013
Thème : Développement des processus institutionnels et des activités dans la mise en œuvre de modalités d'"accompagnement personnalisé" dans l'enseignement agricole public.
Type : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...
Auteur(s) :
MEIGNAN Youri (France) – youri.meignan@educagri.fr
MASSON Claire (France) – claire.masson@educagri.fr
MASSON Claire (France) – claire.masson@educagri.fr
Résumé :
Cette communication se réfère à une intervention-recherche en cours entre une équipe de science de l'éducation, un Service Régional de Formation et de Développement et 7 établissements de l'enseignement agricole public. L'objet social concerne la mise en œuvre de "l'accompagnement personnalisé" dans les formations proposées par les lycées. L'objet scientifique concerne le fonctionnement des développements mutuels des processus institutionnels et des activités.
Une prescription récente injoncte la mise en œuvre de dispositifs "d'accompagnement personnalisé" dans des formes laissées largement à l'initiative locale, se référant ainsi à une autre réforme relative à la déconcentration de l’État. Ce souci de mieux prendre en compte l'usager dans sa singularité se retrouve par ailleurs dans les préoccupations de différents acteurs, professionnels et usagers, notamment en réaction aux difficultés scolaires. Les mises en œuvre des modalités préconisées produisent, en retour, de nouvelles préoccupations, liées tant aux mises en œuvre qu'aux effets, de ces dispositifs en eux-mêmes et dans leurs articulations avec les enseignements ordinaires. Il s'opère en même temps une réorganisation du service et une traduction de la prescription.
L'intervention a commencé (1er année) par une formation visant à installer une démarche collaborative où les professionnels co-élaborent leurs problématiques. Elle a permis de co-construire de premières observations : la variété des interprétations de la prescription dans les mises en œuvre et l'émergence de questions spécifiques (lisibilité du dispositif, rapport programmation-progression, travail d'équipe, articulation entre apprentissage et orientation, détermination des besoins et mise en activité, complémentarité avec les cours, etc). Plus largement la greffe de ce dispositif pose de multiple questions relatives à l’ambiguïté du " complément ".
Dans la seconde phase, chaque équipe d'établissement est amenée à préciser son propre objet de travail d'approfondissement. Les méthodologies de co-investigation visent à que les acteurs soient auteurs de l'analyse de leur activité, des collectifs de pairs soient mobilisés pour mettre en débat les ressources du genre et les activités soient considérées dans leurs situations, c'est à dire dans un réseau d'activités. En se distinguant ainsi de la fonction d'agent de changement des pratiques, nous faisons l'hypothèse que ces réformes opèrent moins des changements qu'elles ré-actualisent des arbitrages pré-existants délicats des activités ordinaires pour lesquels les acteurs ont des expériences. Nous travaillons à développer ces débats pour en faire expérience commune et ressources individuelles au moyen d'épreuves de délibérations collectives et d'expérimentation.
Notre travail est étayé par des théories de l'activité, dont les concepts d'activité dirigée (Clot, 2006) et le couple activité-situation (Mayen, 2004). Nous nous intéressons à l'activité en ce qu'elle est simultanément action sur le réel et élaboration des moyens et des finalités d'agir et de s'organiser. Nous cherchons à conceptualiser comment, en quoi et à quelles conditions l'appropriation (au double sens de " s'approprier " et " d'approprier ") d'une réforme est en mesure de dynamiser le rapport entre les développements des activités et des institutions. Nous nous intéressons donc dans un même mouvement à la manière dont des rapports sociaux d'activités se stabilisent et se réinventent, par la confrontation au réel, dans des processus d'institution.
L'investigation de ces processus, qui réalisent dans les activités une traduction du mandat politique en une production de service et de son usage au moyen d'organisations des travails, n'est possible pour les chercheurs comme pour les professionnels que dans un dialogue entre des manières de concevoir et d'affecter les activités et des expériences qui s'objectivent dans leurs confrontations réglées par une méthodologie collaborative.
Une prescription récente injoncte la mise en œuvre de dispositifs "d'accompagnement personnalisé" dans des formes laissées largement à l'initiative locale, se référant ainsi à une autre réforme relative à la déconcentration de l’État. Ce souci de mieux prendre en compte l'usager dans sa singularité se retrouve par ailleurs dans les préoccupations de différents acteurs, professionnels et usagers, notamment en réaction aux difficultés scolaires. Les mises en œuvre des modalités préconisées produisent, en retour, de nouvelles préoccupations, liées tant aux mises en œuvre qu'aux effets, de ces dispositifs en eux-mêmes et dans leurs articulations avec les enseignements ordinaires. Il s'opère en même temps une réorganisation du service et une traduction de la prescription.
L'intervention a commencé (1er année) par une formation visant à installer une démarche collaborative où les professionnels co-élaborent leurs problématiques. Elle a permis de co-construire de premières observations : la variété des interprétations de la prescription dans les mises en œuvre et l'émergence de questions spécifiques (lisibilité du dispositif, rapport programmation-progression, travail d'équipe, articulation entre apprentissage et orientation, détermination des besoins et mise en activité, complémentarité avec les cours, etc). Plus largement la greffe de ce dispositif pose de multiple questions relatives à l’ambiguïté du " complément ".
Dans la seconde phase, chaque équipe d'établissement est amenée à préciser son propre objet de travail d'approfondissement. Les méthodologies de co-investigation visent à que les acteurs soient auteurs de l'analyse de leur activité, des collectifs de pairs soient mobilisés pour mettre en débat les ressources du genre et les activités soient considérées dans leurs situations, c'est à dire dans un réseau d'activités. En se distinguant ainsi de la fonction d'agent de changement des pratiques, nous faisons l'hypothèse que ces réformes opèrent moins des changements qu'elles ré-actualisent des arbitrages pré-existants délicats des activités ordinaires pour lesquels les acteurs ont des expériences. Nous travaillons à développer ces débats pour en faire expérience commune et ressources individuelles au moyen d'épreuves de délibérations collectives et d'expérimentation.
Notre travail est étayé par des théories de l'activité, dont les concepts d'activité dirigée (Clot, 2006) et le couple activité-situation (Mayen, 2004). Nous nous intéressons à l'activité en ce qu'elle est simultanément action sur le réel et élaboration des moyens et des finalités d'agir et de s'organiser. Nous cherchons à conceptualiser comment, en quoi et à quelles conditions l'appropriation (au double sens de " s'approprier " et " d'approprier ") d'une réforme est en mesure de dynamiser le rapport entre les développements des activités et des institutions. Nous nous intéressons donc dans un même mouvement à la manière dont des rapports sociaux d'activités se stabilisent et se réinventent, par la confrontation au réel, dans des processus d'institution.
L'investigation de ces processus, qui réalisent dans les activités une traduction du mandat politique en une production de service et de son usage au moyen d'organisations des travails, n'est possible pour les chercheurs comme pour les professionnels que dans un dialogue entre des manières de concevoir et d'affecter les activités et des expériences qui s'objectivent dans leurs confrontations réglées par une méthodologie collaborative.
Mots clés :
Institution, Formation, Co-construction
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