NDIAYE Babacar (Sénégal) – babacar_sao_ndiaye@yahoo.fr

RESUME

La généralisation de l’expérience « décentralisation et initiatives en santé communautaire » de l’USAID dans le district de Guinguinéo dans un contexte de décentralisation politique matérialisé par le transfert de compétences dont la santé au Sénégal ne pouvait se faire sans passer par une évaluation de ses composantes dont la participation communautaire. Et, pour être efficaces et efficientes, l’élaboration et la mise en œuvre du plan régional de promotion de la santé de Fatick dépendait de la maîtrise des forces et faiblesses de la dimension « participation publique » du dit projet pilote.
Aussi avions-nous envisagé d’entreprendre une étude évaluative de type descriptif transversal. Cette étude rétrospective reposait essentiellement sur la mesure de la qualité de la participation communautaire au moyen d’un certain nombre de critères. Il s’agissait entre autres de voir, à l’aide des référentiels, si les modes de participation publiques utilisés étaient appropriés, si les acteurs avaient connaissances de leurs rôles et responsabilités et enfin quelles étaient leurs attitudes eu égard à la participation publique. L’échantillon était composé d’éléments provenant de diverses catégories sociales ou grappes et dont la participation était prévue par le projet. L’instrument de mesure était un questionnaire. L’administration du questionnaire était directe compte tenu du niveau d’instruction des répondants.
L’analyse des données nous a permis de constater que la qualité de la participation des populations présentait quelques forces mais aussi beaucoup de points à améliorer. 56% des répondants ont affirmé avoir pris part au processus de prise de décision. Il est à constater que ces processus de prise de décision concernaient moins les organes de délibération du projet que les comités de santé et les conseils ruraux entre autres dont les avis étaient sollicités mais pas toujours appliqués. D’ailleurs, 56 des 87 répondants ont déclaré n’avoir aucune influence sur les orientations du projet. Concernant certains aspects du projet dont le vote du budget du conseil rural pour la santé, les besoins des associations de relais et la gestion des constructions, 56% des acteurs ont déclaré avoir réellement pris part aux décisions. Et plus de la moitié des acteurs ont eu une attitude favorable à la démarche participative dans le projet. De même 58 des 87 interrogés ont affirmé qu’en réalité les populations détenaient les rênes du projet et que ce dernier intervenait à la demande des populations puisque les objectifs u projet recoupaient les besoins de la communauté en matière de santé. Par contre, le niveau de connaissance des acteurs de leurs rôles et responsabilités a été très faible puisque près de 53% n’ont pu trouver la bonne réponse à la question. La démarche participative souffrirait moins en définitive de ces insuffisances si des méthodes participatives telles que le jury de citoyens et la conférence de consensus étaient mises à contribution.
Tout compte fait, il nous a été donné de constater que l’approche participative à souffert surtout d’un manque d’autonomisation des populations et de délégation de pouvoir aux populations mais aussi d’un recours abusif de la démocratie représentative.

Participation, Communauté, Compétence citoyenne