LION Muriel (France) – mu.lion@imf.asso.fr

A l’instar d’autres organismes de formation du secteur, L’IMF a du faire face aux enjeux divers liés aux mutations des métiers du social. En effet, les constats dressés sur les transformations profondes qui traversent le domaine de l’intervention sociale ayant trait notamment à l’émergence de nouvelles professionnalités, ont modifié les objectifs généraux de formation visant l’acquisition d’un savoir généraliste et la maîtrise de techniques spécifiques, en vue de produire des professionnels suffisamment plastiques et donc capables d’affronter la mouvance de leur champ d’actions et la pratique du partenariat. L’Institut s’est donc engagé dès sa création dans une coopération dynamique avec de nombreux partenaires en Europe et au Maghreb, la mobilité des étudiants et des formateurs ayant été posée comme une priorité favorisant l'appropriation des diverses approches régionales des problématiques sociales et la construction d'une connaissance partagée fondée sur la confrontation d’expériences de terrain.
Au travers d’un programme de développement avec les pays de la zone euro-méditerranéenne, cet acteur atypique de la coopération internationale a participé régulièrement en tant qu’opérateur à des actions de coopération décentralisée initiées dans le cadre des accords passés entre la Région PACA et les collectivités des pays partenaires. L’enjeu était de prendre en compte la dimension multiculturelle des questions sociales pour ouvrir la formation des travailleurs sociaux à la diversité des modes d’interventions dans les pays européens et du pourtour de la Méditerranée.
L’étape suivante a constitué en la participation aux programmes mis en place par la DG Education et Culture. Cette implication s'est inscrite dans une démarche d'intégration et d'ouverture à l'espace européen afin de d'enrichir et de contribuer à la valorisation de sa diversité. Comme pour la plupart des instituts de formation en travail social, le développement d’une dynamique internationale, et notamment européenne, représente un réel enjeu – désormais reconnu comme déterminant – pour l’évolution et la modernisation de l’appareil de formation aux qualifications et aux métiers génériques du champ de l’intervention sociale en France. Depuis 2002, ce volet d'intervention n'ayant cessé de se développer et d'ouvrir des domaines d'application aux équipes associées de part et d'autres de la Méditerranée. Un pôle d’activités s’est structuré autour de l’international et fonctionne de manière transversale aux différents pôles d’activités. Les projets mis en œuvre concernent tout autant les échanges internationaux que les actions de coopération et impliquent directement des formateurs, des universitaires, des experts, des responsables associatifs et institutionnels de la région. Dès lors, l’Institut s’est trouvé confronté à une difficulté liée à son positionnement. N’étant ni strictement un organisme de recherche ou un bureau d’études, il peut s’apparenter à une ONG mais ne dispose pas complètement de l’organisation fonctionnelle adéquate. Pourtant, c’est un acteur reconnu de la coopération internationale qui agit dans le champ du développement social et a la capacité administrative et financière requise pour participer aux programmes de coopération décentralisée ou bilatérale comme aux appels à proposition de l’office EuropeAid.
En nous appuyant sur une expérience de plusieurs années de management de projets de développement dans la région euro-méditerranéenne, nous chercherons à mettre en évidence les effets liés au développement d’actions internationales pour les Instituts de formation et recherche en travail social sur l’identité même de l’organisation, sur le projet associatif ainsi que les nécessaires investissements que cela nécessite et transformations dans les pratiques des différents professionnels impliqués dans ces projets.

Ingénierie sociale, Enjeux, Interculturel, Coopération communautaire