Des stages à l’étranger : une valeur ajoutée pour les futurs travailleurs sociaux.
Année : 2012
Thème : valoriser les initiatives de stages à l’étranger dans les centres de formation préparant aux diplômes du champ médico-social et éducatif
Type : Présentation et analyse d'expérience
Auteur(s) :
MECHOULAN Liliane (France) – lilianemechoulan@gmail.com
Résumé :
Depuis quelques années, l’IFSY s’efforce d’inscrire ses étudiants dans une démarche interculturelle en leur offrant la possibilité d’effectuer un stage en Afrique Subsaharienne. Faciliter les échanges entre deux pays avec des approches culturelles différentes a une valeur formative. Effectuer un stage à l’étranger offre l’opportunité de bénéficier de modules de formation traités de manière différente (ex : l’approche collective et l’approche individuelle, la législation…) Elle permet aux étudiants de découvrir un panel de problématiques large et complexe.
Pour les étudiants français, il s’agit de :
-S’enrichir d’un savoir faire spécifique à chaque société avec ses références culturelles, son contexte économique, social et sanitaire.
-Développer des pratiques innovantes et se former à d’autres approches liées au différentiel de moyens mis à la disposition de professionnels médico-sociaux.
-Se familiariser avec des cultures et modes de vie de publics auxquels les futurs travailleurs médico-sociaux seront confrontés sur leurs secteurs d’intervention.
Pour les étudiants africains, il s’agit de :
-S’approprier des outils qui leur permettront d’être forces de proposition dans leur pays car ils occuperont en général des postes d’encadrement . Les stages en France constituent une opportunité de perfectionner les approches méthodologiques et les connaissances théoriques.
Ces échanges offrent un nouveau regard sur le travail social qui doit en permanence s’adapter dans une société de plus en plus multiculturelle. Les étudiants sont parfois confrontés à des incompréhensions face à des comportements qu’ils ne décryptent pas, ils peuvent alors se sentir démunis.
Depuis quelques années, des initiatives d’intervention collective ont vu le jour, des actions de médiation se sont développées, des formations à l’inter culturalité ont permis aux professionnels du social d’être davantage sensibilisés aux modes de fonctionnement des populations qu’ils accueillent, mais cela ne suffit pas toujours.
Je prendrai l’exemple de l’accompagnement par les travailleurs sociaux, des familles originaires d’Afrique subsaharienne dont les modes de fonctionnement diffèrent souvent de ceux vécus en Europe. Il ne s’agit pas pour autant de stéréotyper ces attitudes qui peuvent varier d’un pays et d’une culture à l’autre mais de dégager quelques phénomènes qui peuvent surprendre.
Les travailleurs sociaux sont à la fois soumis aux lois à travers la mise en œuvre des politiques sociales et soucieux d’apporter une aide aux populations en difficulté. Cette posture paradoxale complexifie leurs interventions qui peuvent être parfois mal vécues et entraver la relation de confiance avec les personnes dont ils s’occupent. Une plus grande mobilité permet aujourd’hui aux professionnels qui le souhaitent de s’immerger dans un pays dont ils souhaitent approfondir la connaissance. Ces échanges de savoirs en terre inconnue participent à une meilleure imprégnation de la culture dans un contexte de vie qu’ils ont du mal à imaginer tant qu’ils ne l’ont pas partagé. Certains comportements seront alors mieux perçus.
Un autre exemple concerne le rapport à la maladie et aux soins en général.
Les travailleurs sociaux, même s’ils ne sont pas directement concernés, sont souvent sollicités par rapport aux bouleversements que la maladie peut entraîner sur le plan social, économique, et sur le fonctionnement de la famille en général. Comprendre qu’il existe des stratégies de prise en charge communautaire, que la maladie peut à la fois revêtir un aspect terrifiant et intégratif nécessite une bonne connaissance des cultures.
L’expérience de confrontation interculturelle permet ainsi aux étudiants d’être plus sensibles aux problèmes du monde. Cette expérience est une composante supplémentaire de la formation. Pour les structures qui reçoivent les stagiaires, cet échange est un véritable enrichissement grâce à un regard neuf, de nouvelles idées et des pratiques différentes.
Mots clés :
Travail social international, Transfert des connaissances, Partenariat, Echange culturel, interculturalité, multiculturalisme, échange réciproque de savoirs
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