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LONCHAMPT JOELLE (France) – joelle.lonchampt@irts-fc.fr

Le concept de mobilité, présenté et analysé dans tous les programmes européens et internationaux y compris dans le domaine de l’action sociale et le travail social, a amené l’Institut Régional du Travail Social de Franche-Comté à développer des partenariats internationaux, avec entre autres, le Sénégal, le Québec dans le cadre du programme régional Dynastage. Ce programme a pour objectif d’accorder une bourse aux étudiants désireux de réaliser, dans le cadre de leur formation, un stage pratique à l’étranger.

Suite à une série d’entretiens avec des étudiants ayant bénéficié de ce programme, l’analyse des résultats nous révèle tout l’intérêt et la difficulté de l’exercice à la mobilité, rencontrés au cours du séjour, tant sur le plan personnel que professionnel.

Dans un premier temps, nous parlerons et analyserons une expérience de mobilité qui a duré 5 mois. Elle concerne des étudiantes en deuxième année de formation d’éducateur spécialisé qui ont effectué un stage au Sénégal dans un centre médico psychopédagogique qui s’occupe de 120 enfants déficients mentaux légers ou moyens en vue d’une intégration dans la société. Ce motif qui a incité les stagiaires à partir, c’est tout d’abord le désir d’acquérir une expérience professionnelle dans un environnement culturel différent, de vivre une expérience personnelle nouvelle et de découvrir d’autres méthodes de travail. Leur projet mobilité portait véritablement sur l’interculturel puisqu’il s’agissait ainsi de vérifier comment était perçue la fonction de l’éducateur au Sénégal.

Avant leur départ, les étudiantes se sont renseignées sur les caractéristiques du pays, ses spécificités, ses aspects culturels. Malgré cette préparation à l’interculturalité, qui vise à rendre le stagiaire apte à interagir positivement dans un contexte culturel différent et souvent inconnu, elles affirment avoir été choquées par un certain nombre de choses et notamment par la pauvreté dans les quartiers périphériques de Dakar. En effet, dans ce nouvel environnement socioculturel, elles ont très vite constaté des différences culturelles importantes qui ont bouleversé leurs représentations du départ ; certes les gens sont pauvres mais « ils ont d’autres richesses », de fortes valeurs humaines, une vie communautaire riche, de générosité, d’entraide, de solidarité et de joie de vivre.

Sur le lieu de stage, il a fallu s’adapter très vite à une autre approche du handicap et à une organisation de travail différente. Les stagiaires confrontées à des situations problématiques ont eu recours à leurs aptitudes personnelles pour proposer et mettre en œuvre des activités appropriées aux usagers tout en tenant compte de la culture de l’établissement. Elles affirment par exemple : « avoir découvert de nouvelles approches de travail, empreintes d’une culture spécifique ». Les diverses expériences menées sur le terrain de stage interrogent leurs représentations, par exemple : « quel sens je donne à mon accompagnement ?».

Au cours de leur stage, elles ont expérimenté une méthode de recherche participative, en immersion complète avec les villageois de Tivaouane , elles expliquent comment s’est déroulé cette expérience et pourquoi cette méthode les a motivées. Elles ressortent enrichies tant personnellement que professionnellement. Lors de ce séjour à l’étranger, les étudiantes ont ainsi vu progresser, entre autres, leur faculté d’adaptation, leur capacité d’interaction et leur connaissance du pays d’accueil.

Cette communication vise à montrer les effets réels induits par les actions de mobilité sur leurs bénéficiaires et tente de définir la façon dont le stage développe les compétences personnelles, professionnelles, sociales, et interculturelles.

Compétence, Interculturel, Citoyenneté