de la construction de compétence à la professionnalisation en travail social dans la zone Océan Indien
Année : 2012
Thème : le processus d'apprentissage de construction de compétences en situation interculturelle pour des étudiants originaires de Mayotte
Type : Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...
Auteur(s) :
RENAUDIE Sabine (France) – sabine.renaudie@irtsreunion.fr
Résumé :
Dans notre pratique de formateur, nous nous sommes interrogés sur le processus d’apprentissage, dans la construction de compétence professionnelle en situation d’interculturalité.
Comment les représentations des étudiants sont mises à l’épreuve dans le cadre de leur processus d’apprentissage dans une société multiculturelle telle que la société réunionnaise à l’IRTS de La Réunion ?
Pour que cela soit le plus identifiable possible, il nous a paru pertinent d’orienter notre recherche auprès d’étudiants venant de Mayotte, faisant parti de la convention entre le Conseil Général de Mayotte et l’IRTS de la Réunion ; les références culturelles sont différentes à plusieurs niveaux : la famille, les modes de vie, la culture, les religions, … comment appréhendent-ils la formation construite dans un cadre de références nationales, occidentales ? Cette interrogation pourrait se poser pour tout adulte originaire de la zone Océan Indien souhaitant faire une formation. Et au-delà de la formation, comment gèrent-ils cette situation d’apprentissage en vivant l’interculturalité pour construire une identité professionnelle? (qui est un des objectifs principaux de la formation)
Ainsi, tout au long de leur parcours de formation, ils sont amenés à faire évoluer leurs représentations en s’adaptant aux situations de travail liées à un contexte social différent en fonction des spécificités des territoires d’apprentissage.
Nous avons pris en compte leurs représentations, définit l’interculturalité par la culture ; cela nous a permis ensuite de comprendre comment ces apprenants construisent leurs compétences professionnelles.
Lors d’accompagnements, nous avons constaté un malaise dans lequel se trouvaient les étudiants, pris dans un conflit de loyauté entre ce qu’ils sont de part leurs origines, ce qu’ils sont entrain de devenir en tant que professionnels et adultes, dilemme entre éthique personnelle et professionnelle, dilemme entre culture familiale, sociétale religieuse et culture professionnelle avec un cadre institutionnalisé , légiféré par des références démocratiques laïques ; et avec pour objectif principal l’obtention d’un diplôme d’Etat.
Comment ces étudiants peuvent construire des compétences en travail social alors qu’ils sont sur des cadres de références différents ?
Ils sont arrivés en formation avec un cadre de représentation en lien avec leur culture. Après deux ans et demi de formation, celle-ci s’est déroulée dans d’autres cadres de références culturelles.( La Réunion, la Métropole, Madagascar , le Québec .. ) Ils retournent sur le territoire mahorais approfondir des compétences dans leur cadre d’origine pour effectuer leur troisième étape. Est ce qu’en leur absence le cadre d’origine a évolué, et eux-mêmes ont-ils évolué, comment ?
Quel positionnement de futur professionnel adopter face à des questions éthiques où la politique gouvernementale met à mal des valeurs fondamentales du travail social et du code de déontologie ?
L’analyse de nos travaux nous a amené à découvrir que des étudiants développent la compétence interculturelle en situation d’interculturalité. Les différences culturelles deviennent une richesse dans la construction de leurs compétences professionnelles.
Nous avons pu constater que ces étudiants font preuve d’adaptabilité dans le cadre de leur apprentissage au-delà des attentes même de la formation. . Ce qui nous amène à dire que pour l’obtention de leur diplôme d’état, au-delà des compétences professionnelles identifiées dans leur référentiel de certification au même titre que tout candidat, ils présentent une compétence supplémentaire. Ainsi au lieu de présenter ces étudiants comme des personnes en situation difficile dans leur apprentissage, cela montre qu’au contraire ils ressortent de leur parcours de professionnalisation avec une compétence supplémentaire. Ils se situent déjà dans le cadre de l’expertise en référence à LASONEN.
Mots clés :
Compétence, Interculturel, Professionnalisation
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