HAJJI Nabil (France) – n.hajji@ites-formation.com
LEMLIGUI Ahmed (France) – ahmed.lemligui@irts-bretagne.fr

Notre communication aborde les incidences sur le plan pédagogique du mouvement que les centres de formation en travail social en Bretagne ont encouragé dans le cadre de l’ouverture à l’international. Elle est le résultat d’une démarche méthodologique menée depuis plus de cinq années avec une double approche constructiviste : qualitative et quantitative. Elle s’inscrit dans la continuité de productions qui ont mis en relief certains aspects liés à ce phénomène .
I)Une montée progressive de l’investissement institutionnel et pédagogique
Elle est scandée par trois étapes :
Les balbutiements de départ : s’appuient sur le don de soi des formateurs qui se mobilisaient en recourant à leurs réseaux dans des contextes peu maîtrisées et des moyens inexistants.
Les doutes organisateurs : à mesure que le nombre de demandes augmentait, les instituts mobilisaient des moyens, certes limités, en doutant de leurs effets.
La structuration consolidante : voit le développement de partenariat, la création d’outils, le renforcement de démarches pédagogiques pour mieux encadrer les étudiants. Ce sont ces dernières réalités que nous nous proposons d’analyser.
II)Des retombées pédagogiques aux multiples facettes :
L’information préalable : un temps de travail en 1ère année consiste à envisager les motivations des candidats, les contraintes et les intérêts d’une telle expérience. La transmission d’outils permet d’identifier les structures d’accueil et les publics pris en charge.
Les stagiaires constituent leur dossier dont une partie pédagogique (fournir son curriculum-vitae européen, faire des propositions d’organisation de rattrapages des séquences pédagogiques pendant son absence) et une administrative (documents de demandes de subvention, de visa).
Des spécificités de la pédagogie de l’accompagnement :
Le départ en stage n’est pas une chose aisée pour les étudiants, il ne l’est pas moins pour les formateurs qui s’engagent dans ce processus en tant que pourvoyeur de contenus pédagogiques, d’accompagnateurs d’expériences emplis d’intérêts et de risque pour ceux qui les vivent. Des outils sont mis en place pour mener à bien ce processus :
La préparation au départ : des séquences ciblées sont programmées pour accéder à la connaissance de l’environnement récepteur des étudiants. Des consignes sont fournies pour que chacun puisse réaliser les travaux d’évaluation attendus dans le cadre de la formation.
Le soutien durant le stage : des procédures d’échanges sont mises en place pour que les étudiants gardent le contact avec leurs conseillers pédagogiques en vue d’un suivi personnalisé et avec la promotion.
Le temps du retour, débriefing et bilans :
Travailler sur l’expérience du voyage, sur ses retombées à la fois personnelles et professionnelles est donc une nécessité pédagogique que les formateurs prennent en compte, pour optimiser et valoriser la portée des acquis, faciliter la réintégration au sein de l’institut et la réadaptation au cadre de la formation. Les temps consacrés à la formalisation de la pratique prennent une part importante. Ils consistent à revenir sur des interventions en tentant de répertorier et d’identifier les apprentissages réalisés au regard du référentiel des compétences de la profession. Des apprentissages dont certains renvoient à des compétences particulières auxquelles seules de telles expériences permettent d’accéder.
Accueil des étudiants dans le cadre des programmes Erasmus :
L’autre facette qui montre que les formateurs se mettent à l’heure de l’international renvoie à l’accueil et le suivi des étudiants venus d’autres pays. Des contraintes pèsent sur leur travail et nécessitent de mettre en place un accompagnement pédagogique individualisé (plan de formation ou d’évaluation spécifique, temps dédiés à des séances de suivi personnalisé avec pour objectif de revenir sur certains contenus de cours).

Compétence, Interculturel, Apprentissage en alternance, Stages, international,