Le partenariat international : comment donner consistance aux projets ?
Année : 2012
Thème : Présentation et analyse d'expérience
Type : Présentation et analyse d'expérience
Auteur(s) :
ALLIERES Gilles (France) – g.allieres@ites-formation.com
Résumé :
L’activité internationale des centres de formation au travail social découle de l’européanisation et de l’internationalisation de notre société. Elle tend à devenir la norme. Les expériences s’accroissent et nos pratiques progressent incontestablement. Revendiquer et afficher des partenariats à l’étranger relève de l’ère du temps, mais qu’en est-il concrètement de leur contenu et de leur efficience ? La question du résultat doit nous préoccuper et nourrir nos réflexions. Alors qu’il devient fréquent d’assister à une campagne d’affichage de partenaires étrangers, la Charte ERASMUS et les pratiques universitaires de notre pays n’aident pas vraiment à se départir de procédés hautement déclaratifs et peuvent encourager à l’autoglorification de son propre mouvement vers l’autre. Postuler le partenariat dans un travail social sans frontières ne peut se contenter de l’intentionnalité et de la seule prétention proclamée.
L’équipement premier de nos projets réside, au prix d’un élagage notionnel indispensable. La communication proposera une définition exigeante du terme partenariat, basée sur son opérationnalité, condition sine qua non pour la réalisation de choix productifs et bénéfiques au travail social.
Le partenariat, tel qu’ici proposé, s’appuie sur des piliers que nous identifierons, tous autant fondamentaux qu’incontournables et irréductibles les uns aux autres. Révélés par une expérience de 8 années, ils seront illustrés d’exemples concrets, illustratifs d’actions conjointes, de pratiques partagées qui ont fait appel à une pluralité d’acteurs.
L’heure est à l’analyse de nos expériences concrètes et à l’extraction de leurs enseignements pour entrevoir les pistes d’une démarche interculturelle observée dans les institutions de travail social. Les mobilités organisées et les témoignages des terrains nous permettront d’expliquer que l’absence d’harmonisation des diplômes n’est pas antinomique de la mobilité des étudiants. Nous verrons combien les intérêts sont multiples sans omettre les limites à l’exercice de ces mobilités. Nous dirons et caractériserons également les plus-values pour le travail social (ici et ailleurs) et ses formations à travers la présentation d’expérimentations singulières, mêlant différents publics.
Le choix des éléments apportés à titre d’exemples tout au long de la communication est issu de nos relations avec nos partenaires roumains et marocains, parce que révélatrices et significatives du processus d’évolution de notre parcours. Les quelques années de recul nous permettent aujourd’hui d’objectiver les aspects positifs et négatifs, synthèse qui sert la construction d’autres projets. Elle nous dit que sans rigueur et consistance du cadre, point de travail interculturel effectif ! Et la dynamique interculturelle en marche vaut pour l’ensemble des acteurs : étudiants, formateurs, mais aussi nos collègues des terrains professionnels sur nos territoires. Avec le temps, nous avons transformé l’intention de partenariat en actions à dimensions opérationnelle et productive.
Notre organisation institutionnelle se modifie nécessairement et le projet pédagogique prospère. Dans la valse des contraintes diverses qui la traverse, des progrès voient le jour, concrets et prometteurs (exemple du partenariat marocain qui bénéficie totalement de notre expérience roumaine). C’est au prix de tout ce travail que le partenariat international assidu devient instrument de lutte contre le soi-disant choc des civilisations qui fonctionne sur la méconnaissance réciproque. Nos échanges internationaux doivent servir à réduire ce qui est donc plus un choc des ignorances.
Dès lors, avec ce projet fort, le partenariat n’est plus figé à l’état de coquille vide, il peut être considéré comme un concept opératoire, versus outil performant de la connaissance. Il permet alors de succéder à une générosité naïve par trop stérile et de dépasser le « bricolage créatif » au bénéfice évident de l’ouverture concrète de notre travail social au monde.
Mots clés :
Travail social international, Partenariat, Méthodologie, Interculturalité
acteurs
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