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BAYER Véronique (France) – annarurka@yahoo.fr
RURKA Anna (France) – anrurka@u-paris10.fr

Cette présentation interroge la dimension internationale dans la formation des travailleurs sociaux.
Nous présenterons dans un premier temps deux actions de formation qui constituent le point de départ de notre réflexion, l'une à un caractère plus élargi et ponctuel et l'autre est intégrée dans un programme de formation.
La première est un projet transfrontalier « Innovation socio-éducative, soutien à la parentalité et lutte contre l’exclusion » initié par trois associations nationales et une association européenne et mobilisant pendant deux ans les écoles de formation et les universités dans quatre pays européens (Pologne, France, Allemagne, Belgique). Les acteurs principaux de ce projet étaient donc :
-des étudiants en pédagogie sociale, en sciences de l’éducation et en formation en travail social,
-des chercheurs et formateurs des professionnels de l’intervention sociale et familiale,
-des professionnels de projets innovateurs,
-des usagers des services sociaux, militants et bénévoles associatifs,
-des décideurs politiques, économiques et sociaux à l’échelle nationale et européenne.
La seconde est un module de formation comprenant un voyage d'études annuel dans un pays européen non francophone et une visite et rencontre d’acteurs du Conseil de l’Europe et de la Cour Européenne des Droits de l’Homme.

Dans un second temps, nous tenterons de montrer comment ces actions de formation favorisant déplacements physiques et mentales participent à :
-une décentration culturelle et catégorielle
Les stagiaires, étudiants et participants au projet ont ainsi appréhendés la réalité sociale dans une approche transversale qui prend en compte des enjeux historiques, nationaux, sociaux, économiques et environnementaux des pratiques professionnelles. La représentation de divers acteurs emprunt de culture et de pratiques différentes, a suscité des controverses et engagés des débats vifs. Les étudiants réalisent qu’une transposition des pratiques d'un contexte à l'autre est difficilement opérable et que les facteurs environnementaux et culturels jouent un rôle prépondérants.

-La construction d’un réseau de citoyen européen
Ces rencontres ont participé à construire un réseau d’hommes et de femmes engagés dans l’action sociale avec une dimension européenne. Cet accès à une culture européenne participe, selon nous, à politiser l’action sociale. Cette expérience du travail et de la formation stimule l'implication des acteurs et une comparaison contextualisée des pratiques. Inscrire ces débats et ces échanges au-delà des frontières nationales permet d’incarner notre citoyenneté européenne et de sortir de nos connaissances abstraites de l’organisation européenne. L’enjeu est de réfléchir les problématiques sociales locales par l’aspect global d’une perspective européenne et l'intégrer dans un processus de formation en travail social.

Travail social international, Formation, Réseau