Participation citoyenne des personnes atteintes de maladie mentale: état des lieux dans quelques organismes de l’économie sociale
Année : 2010
Thème : Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...
Type : Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...
Auteur(s) :
DUPERRE Martine (Canada) – martine.duperre@svs.ulaval.ca
Résumé :
Depuis la politique de santé mentale (Québec, 1989), la participation des personnes utilisatrices des services est souhaitée dans toutes les sphères affectant les services aux personnes atteintes de maladie mentale soit, bien entendue, la sphère thérapeutique, mais aussi celle de la planification, de la gestion et de la prestation des services. Cet enthousiasme pour la participation est aussi présent dans les organismes de l’économie sociale où elle est enchâssée dans leurs valeurs fondamentales. Or, qu’en est-il de la participation des personnes atteintes de maladie mentale dans ces organismes? C’est à cette question générale que la recherche qui fait l’objet de cette communication a tenté de répondre.
Avec l’aide des écrits scientifiques sur le sujet, la communication abordera le problème spécifique de la participation des personnes atteintes de maladie mentale. Nous y montrerons que la participation des personnes atteintes de maladie mentale est variée et peut prendre plusieurs formes telles que l’évaluation des services, la participation aux conseils d’administration et la sélection du personnel. On verra cependant qu’elle pourrait être plus étendue dans des activités reliées à la formation du personnel des organismes (Crawford et coll., 2003; Diamond et coll., 2003). Les éléments qui favorisent ou empêchent la participation des personnes seront aussi discutés. Ces derniers relèvent de trois ordres. Le premier est la responsabilité des organisations. Le deuxième relève des méso-systèmes de prestation de services ou des cultures professionnelles et enfin le troisième est le désir de participer des personnes elles-mêmes.
La participation citoyenne sera définie en fonction de deux dimensions. La première est celle du pouvoir effectivement détenu par les membres dans les instances de participation selon l’échelle de participation d’Arnstein (1969). La deuxième est l’éventail des instances effectivement ouvertes à la participation : la participation aux instances démocratiques, mais aussi celles de la planification et la prestation des services, de la sélection et la formation du personnel par exemple. Cette nomenclature a été construite à l’aide de plusieurs études qui se sont penchées sur le sujet (Hardina, 2003; Kent et Read, 1998; Crawford et coll.; 2003).
C’est à travers une recherche exploratoire menée auprès de cinq organisations de la sphère de l’économie sociale, auprès d’un nombre très restreint de participants, qu’un regard sur la participation des personnes est envisagé ici. Les nombreux écueils rencontrés dans la recherche sont, en quelque sorte une illustration de la difficulté du sujet.
Les données tirées de notre analyse montreront que les instances ouvertes à la participation pourraient être plus nombreuses. On verra aussi que la participation est une chose difficile à implanter pour les organismes pour des raisons non seulement organisationnelles, mais qui sont aussi de l’ordre des méso-systèmes professionnels ou parfois qui relèvent des personnes elles-mêmes. Ce dernier élément amènera, en conclusion, à questionner la participation à tout prix des personnes en fonction d’une condition essentielle de l’empowerment, c'est-à-dire la liberté de choix (Ninacs, 2008).
Mots clés :
Participation, Economie sociale et solidaire, Action communautaire, santé mentale
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