Nouvelles pratique organisationnelles et empowerment des femmes par la recherche-action collective

Année : 2013

Thème : Exemple de femmes rurales en France (Picardie) et au Sénégal (Casamance)

Type : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...

Auteur(s) :

SEMBLAT Marie-Lise (France) – semblat@wanadoo.fr

Résumé :


Des expériences de formation par la recherche-action ont été menées en France et au Sénégal par des associations ou ONG accompagnées par le réseau Aster-International.
L’analyse de deux expériences de recherche-action collective, celle d’un groupe de femmes, « actrices de développement en milieu rural » en Thiérache (Picardie) et celle de femmes-relais en Casamance au Sénégal, permet d’identifier comment la pratique de la recherche-action collective contribue à l’empowerment à la fois individuel et collectif des femmes et à la structuration de nouvelles pratique organisationnelles.

De 1999 à 2002 le groupe français et de 2005 à 2008 et le groupe sénégalais, ont connu des regroupements combinant des activités formatives et des ateliers de recherche-action ou de réflexion-action qui, en présentant moins de contraintes scientifiques sont accessibles à un public plus large. La réflexion-action a ainsi pu être pratiquée par la majorité de femmes non alphabétisées de Casamance.
Pour les femmes « actrices de développement en milieu rural », vivant en zone de bocage, la formation se voulait un processus de conscientisation en vue de faciliter leur affirmation sur le territoire local et leur participation aux prises de décisions dans des instances locales où elles se trouvaient alors faiblement représentées.
Confiance en soi, découverte de ses potentialités, autres façons d’envisager l’avenir, aptitudes à prendre des responsabilités et à interpeller les autres, expression au sein d’un groupe, autant d’acquis des femmes qui se diront, à l’issue du parcours devenues des « actrices de développement dans le territoire ».
Partant d’une idée, elles ont pu construire leur projet en lien surtout avec la valorisation du patrimoine naturel ou historique tout en évitant les pièges de l’activisme par les outils de distanciation et de formalisation, proposés par la recherche-action. A l’issue de la formation, le groupe a créé l’association Femmes et projets qui en 10 ans d’histoire a permis des regroupements de formation, d’information ainsi que des voyages d’études.
Au Sénégal, ce sont 30 femmes-relais dont un faible nombre est alphabétisé qui, durant, trois ans, se sont regroupées pour des activités artisanales, formation au leadership, des ateliers sur les violences faites aux femmes, des séances d’information sur les droits et enfin mais aussi des ateliers de réflexion-action.
Les femmes-relais qui prennent part aux activités démultiplient vers la population de leur village, organisent des formations dans les groupements villageois et assurent un rôle d’observatoire des conditions de vie au village.
C’est une Maison des femmes, lieu d’échange, d’information, de formation, d’appui et d’accompagnement des projets, qui en a été créée à partir des ateliers de réflexion-action. Elle est un lieu regroupement des femmes de 30 villages sénégalais, de villages de Gambie et de Guinée-Bissau, qui touche, par le biais des femmes-relais, environ 1 300 femmes.
Pour Femmes et projets en milieu rural français ou pour la Maison des femmes au Sénégal, la mobilisation et la conscientisation ont permis aux femmes elles-mêmes de structurer des pratiques organisationnelles adaptée à leurs besoins et leurs attentes. Plusieurs d’entre elles se sont par ailleurs engagées localement pour participer aux décisions : femmes-relais élues dans les conseils ruraux aux élections municipales de 2009, membres de Femmes et projets ayant pris des responsabilités au sein de la communauté de communes et dans des associations locales.







Mots clés :

Vivre ensemble, Territorialisation, Secteur informel

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