WUTHRICH Angélique (Suisse) – angelique.wuthrich@hevs.ch

Dans le cadre de mon Master en travail social, j’ai eu l’occasion de participer à la réalisation de la recherche : « Vieillir ensemble sous le regard des professionnel.le.s : l’intimité théâtralisée ? » (projet DORE n°13 DPD6_135097). Avec l’allongement de l’espérance de vie, une redéfinition de la vieillesse comme processus biologique et/ou social, comme continuum, comme lieu d’une certaine fragilisation, devient nécessaire, appelant ainsi un questionnement autour de la publicisation, même partielle, de l’intime qui peut se formuler ainsi que devient le couple âgé lors de l’intervention professionnelle ? Cette recherche vise à comprendre comment se reconfigurent les espaces professionnel et conjugal lorsque le couple âgé a besoin de travail social, qu’il soit institutionnalisé ou à domicile. Deux des objectifs poursuivis par l’étude s’avèrent particulièrement en lien avec la transmission des savoirs et les enjeux pour l’intervention sociale (axe 3) : il s’agit d’identifier les ressources et les besoins des professionnel.le.s en matière de prise en compte de la conjugalité des couples âgés et de suggérer des pistes d’action afin d’adapter les aides, soutiens ou interventions à cette « nouvelle » forme de vivre en couple.

L’étude a été réalisée en deux temps. Tout d’abord, le groupe de chercheuses a réalisé des entretiens auprès des professionnel.le.s du travail social travaillant avec des personnes âgées et auprès de couples institutionnalisés ou à domicile. Puis, deux focus group ont été organisés avec les professionnel.le.s ayant participé à l’enquête.

Pour cette communication, je n’évoquerai pas les résultats de recherche à proprement parlé, ceux-ci étant présentés par Mme Clothilde Palazzo-Crettol dans une autre communication lors du congrès de l’AIFRIS, mais je m’arrêterai particulièrement sur les focus group, ceux-ci étant le sujet de validation de mon stage de recherche.

Ces focus group, réalisés en avril 2013, donneront aux professionnel.le.s l’opportunité de se positionner et de réfléchir collectivement sur des aspects de la pratique professionnelle : pourquoi le couple n’est pas pensé a priori et qu’il apparaît seulement en cours d’intervention, qu’est-ce qui fait que le/la professionnel.le intervient ou non lorsqu’il/elle remarque des difficultés considérées comme étant d’ordre privé (par exemple violence, maltraitance) ? Comment pose-t-il/elle cette frontière public/privé ? Quelles sont ses ressources dans l’intervention ? Quelles sont les pistes d’action qui pourraient être envisagées collectivement, suite à la réflexion en groupe, en termes d’intervention sociale ? Quels sont ses besoins en termes d’outils d’intervention, de formations ? Comment se positionnent-ils/elles entre ce qu’ils/elles ont dit faire lors des entretiens dans leur pratique et ce que les couples disent de l’intervention des professionnel.le.s ?

Dans la présentation, je vais d’une part rendre compte des observations que j’aurai faites durant les focus group et, d’autre part, analyser comment les résultats de recherche peuvent profiter aux professionnel.le.s, mettant ainsi en évidence l’apport de la recherche pour la pratique. La transmission des résultats de recherche aux professionnel.le.s de terrain est une étape importante dans la capitalisation et la collectivisation des savoirs et représente un enjeu essentiel pour une intervention sociale réflexive. De ce fait, inscrire cette communication sous l’axe 3 paraît adéquat et justifie que la bibliographie rende compte principalement des aspects professionnels.

Savoirs, Intervention sociale et travail social, Transfert des connaissances