Transmission des savoirs relatifs à la Recherche-Action participative
Année : 2013
Thème : Formation des intervenants sociaux
Type : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...
Auteur(s) :
KABW MUKANZ Sébastien (RD Congo)
Résumé :
Beaucoup des savoirs transmis aux intervenants sociaux pendant leur formation sont rarement utilisés sur le terrain de la pratique professionnelle. C’est notre constat par rapport notamment aux savoirs relatifs à la Recherche-action participative.
Au lieu d’être un instrument de travail, la recherche-action participative est souvent restée, pour beaucoup de travailleurs sociaux, un ensemble de savoirs rarement exploités. Les utilisateurs des intervenants sociaux sont-ils tellement conservateurs de leurs méthodes habituelles au point de ne pas autoriser l’utilisation d’une méthode nouvelle sur leur terrain de travail ? Les intervenants seraient-ils résistants au changement ? Les travailleurs sociaux auraient-ils insuffisamment maîtrisé la Recherche-action pendant leur formation ? Sont-ils capables de l’appliquer avec succès à des situations professionnelles ?
Cette non-utilisation des savoirs s’expliquerait entre autres par une insuffisante maîtrise de la méthode et la difficulté de l’appliquer à des situations professionnelles. Cela a remis en cause la méthode de transmission des savoirs utilisée.
Pour corriger cette situation, nous avons eu recours aux situations réelles pour apprendre. Les efforts ont été fournis pour partir des problèmes vécus par les étudiants comme situation d’apprentissage.
Le cas que nous exposons a concerné l’étudiante « L », qui vivait le problème d’abandon familial, après le décès de tous ses deux parents. Il y avait ensuite la tentative d’expropriation initiée par son oncle, en complicité avec sa tante. Comme cela se passe souvent, les deux membres de la famille de son père et de sa mère avaient décidé de ravir la maison que les parents avaient laissée à leur unique fille.
Les exercices pratiques basés sur ce cas ont permis aux travailleurs sociaux en formation d’apprendre en agissant, sous le regard critique du formateur et de leurs pairs. Les erreurs commises ont été corrigées et la peur du terrain a été relativement vaincue.
Par cette méthode, il y a eu transmission des savoirs sur la recherche-action participative, (son processus et son langage), et les savoirs relatifs à l’identification des priorités du travail social avec les enfants orphelins. En plus de la prise en charge de leurs besoins psychosociaux ordinaires, il y a deux priorités qui sont souvent occultées : il s’agit de la lutte contre l’exclusion familiale des enfants orphelins, et de la défense de leur droit à l’héritage.
Si cette méthode de transmission semble donner des résultats meilleurs à l’ancienne, elle présente cependant certaines difficultés. En effet, elle exige :
-qu’il y ait dans l’auditoire des étudiants qui ont des problèmes qu’ils ne savent pas résoudre seuls ;
-que le problème choisi concerne un étudiant qui a assez de maturité pour parler sans complexe devant plusieurs personnes ;
-une suffisante capacité de facilitation du formateur pour savoir gérer cette situation de formation
Notre préoccupation reste : c’est celle concernant l’applicabilité et l’efficacité de cette méthode dans la transmission des savoirs relatives à d’autres méthodes à utiliser dans l’intervention sociale. Est-il possible d’appliquer cette méthode à la transmission d’autres savoirs ? La spéculation ne pourra que soulever d’autres questionnements, sans réellement faire avancer le sujet. Seule l’expérimentation est susceptible de nous donner une réponse scientifiquement acceptable, à l’égard des résultats qu’auront obtenus les uns et les autres sur différents terrains.
Toutefois, nous savons que l’efficacité d’une méthode dépend de la dextérité de son utilisateur.
Mots clés :
Formation, Savoirs, Intervention sociale et travail social
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