CHAKER Selmi (Tunisie) – chakerselmi@yahoo.fr

Depuis deux décennies les travailleurs sociaux ont éprouvé des souffrances face à la marginalisation systématique des pratiques sociales professionnelles, ils ont ressenti la nécessité de maintenir en permanence une réflexion sur les questions les plus pertinentes qui intriguent tout les acteurs de métier du service social !

• y’a-t-il un axe directeur identifiable autour du quel se dessinerait une nouvelle professionnalité ?

•peut-on souhaiter inscrire ce débat dans un contexte plus large ?


•quelle adéquation entre les exigences d’un métier qui se cherche une identité et une société confrontée à une mutation profonde et historique ?

•comment respecter le devoir de rendre un service de qualité à ceux qui font appel a lui ?


Il ressort de ces questions l’obligation de trouver d’autres alternatives pour un travail social totalement différent.
Tenter de répondre à ces questions en tant que travailleur social et militant syndicaliste et associatif j’étai convaincu que l’émergence de nouvelles identités professionnelles nous imposent l’obligation de solliciter la contribution de différents acteurs sur le terrain, dans la formation, la recherche, l’administration chacun susceptible d’apporter en tant qu’auteur des éléments de réponses.
Après un long processus de négociation (juin 2011 – décembre 2012) le décret N° 2013-304 du 11 janvier 2013 fixant le statut particulier du corps des travailleurs sociaux est publier dans le journal officiel de la République Tunisienne N° 7 du 22 janvier 2013
Le nouveau statut particulier du corps des travailleur sociaux en Tunisie peut contribuer à lever les ambigüités actuelles et à faciliter la résolution des difficultés aux quelles est longuement confronté la profession de service social.

L’éventail des taches à accomplir en vertu des cinq premiers articles de ce statut

(…le corps des travailleurs sociaux contribue à la conception, l’élaboration et le suivi de la mise en œuvre des politiques de développement social, de protection sociale, de défense sociale et de solidarité sociale (extrait de l’article 2).

….les règles déontologiques et les référentiels de la profession du service social sont fixés par un décret sur proposition du ministre des affaires sociales (extrait de l’article 3).

…….. les enquêtes et les rapports sociaux sont exclusivement réalisés par le corps des travailleurs sociaux soit dans le cadre de l’exercice de leur fonctions spécifiques ou à la demande des autres structures publiques.
Étant signalé que la liste des enquêtes et les rapports sociaux réalisés par le corps des travailleurs a la demande des structures publiques susmentionnés, est fixée par arrêté du ministre des affaires sociales (extrait de l’article 4).

….Toutes les procédures et les mesures nécessaires sont prises et tous les moyens sont fournis pour permettre au corps des travailleurs sociaux d’assurer convenablement et dans les meilleures conditions les obligations professionnelles qui lui incombent sont fixées par arrêté du ministre des affaires sociales (extrait de l’article 5) )….

exigent des travailleurs sociaux de renforcer leurs capacités d’agir pour réorganiser le métier sur les bases de ces défis et champs de professionnalité.
En effet la diversité des besoins et la complexité des problématiques sur terrain imposent aux travailleurs sociaux d’assumer des déférents rôles tant auprès des clientèles (individus ; familles ; groupes et collectivités locales) et des différentes structures professionnelles qu’au sein de la société entière.

Dans cette société tunisienne qui est actuellement en phase de transition démocratique complexe peut-on espérer qu’une vraie mutation dans le travail social sera possible face à un déséquilibre entre logique sociale et politique ?

Professionnalisation, Nouvelle qualification…, Complexité