Un Master - DEIS - CAFDES en concomitance entre Université [Nantes] et EFTS [ARIFTS Pays de Loire] - Une expérience de coproduction
Année : 2014
Thème : Forum, GT, Carrefour
Type : Forum, GT, Carrefour
Auteur(s) :
BRIZAIS Reynald (France) – reynald.brizais@univ-nantes.fr
LE CAPITAINE Bruno (France) – bruno.lecapitaine@sfr.fr
ROBERT Emmanuelle (France) – e.robert@arifts.fr
Résumé :
Présentation à deux voix , Université + EFTS, du montage réalisé entre l’ARIFTS Pays de Loire et l’Université de Nantes, fondé sur une double concomitance Master IGISM, CAFDES pour la spécialité MOISM [Management des Organisations d’intervention Sociale et Médico-sociale] du Master et DEIS pour la spécialité CDISM [Conseil en Développement d’ des Organisations d’interventions Sociales et Médico-sociales] où il s’agira de faire émerger les axes de problématisation d’une telle coopération. D’autres exemples pourront être exposés…
Il s’agira de dégager l’intérêt et le sens d’une telle coproduction en montrant comment chaque institution arrive dans la rencontre avec sa culture d’organisation et les limites et points de tension que cela implique.
L’Université se heurte à la faiblesse récurrente d’une culture de la pluridisciplinarité, là où les EFTS sont du fait des diplômes de base, parfaitement entraînés à celle-ci, même si des nuances peuvent exister en termes de disciplines principales de référence selon les métiers considérés. Cette limite induit un freinage du côté universitaire pour le rattachement des diplômes [pensé encore actuellement exclusivement dans une logique disciplinaire] et pour la validation des maquettes au national. Le second point qu’il faut considérer concerne le caractère peut repérant du terme « social », tantôt pris comme substantif (le social), ou comme qualificatif, quand on le croise dans l’architecture pégagogique des Universités. On obtient ainsi des effets de dispersion, le social se trouvant ventilé, pour ne pas dire dilué, dans différents domaines, secteurs et intitulés ce qui rend peu aisé le repérage par les acteurs intérieurs comme extérieurs de ce que recouvre au fond ce « social ». Par ailleurs, et d’une manière générale, le « social » reste largement déprécié, en tout cas faiblement apprécié, car préférentiellement associé aux sciences « molles » qui peinent traditionnellement au sein de l’Université française, face aux disciplines que d’aucuns s’obstinent à qualifier dans l’exclusif de « scientifiques » !
Les EFTS sont quant à eux confrontés à d’autres logiques qui freinent aussi ces coopérations ; il en va déjà de la forte identité des métiers, qui restent fortement cloisonnés, même si les dix dernières années ont vu de nettes évolutions se produire, et que les perspectives dégagées par les acteurs responsables des dispositifs poussent à des rapprochements, des mutualisations, et sans doute à terme des requalifications. L’irruption de l’ « intervention sociale » qui est venue déborder le champ du travail social est un élément conjoncturel à effet structurel évident qu’il faut prendre en compte désormais dans les processus de qualification tant initiale que continue supérieure.
Ses difficultés et d’autres encore que nous n’abordons pas ici sont réductibles pour partie, en tout cas ouvrent à des alliances et des accords possibles, à la condition que les logiques politiques de pilotage de ces institutions (Université comme EFTS, à terme HEPAS) ne viennent pas par un excès de mise aux normes, et de standardisation, fermer les espaces d’interprétation de cadres généraux légitimement déterminés, et donc déterminants.
Le cadrage général doit être pensé comme contenant sans devenir une contention qui rend impossible la conduite de conserve de ces formations coproduites. La confiance enfin absolument nécessaire entre les acteurs impliqués par et dans ces coproductions doit être définie dans un autre registre que celui d’une morale de sens commun, pour l’asseoir sur des principes qui peuvent la fonder.
Mots clés :
Formation, Co-construction, Partenariat, Université
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