Entrer dans le social : parcours biographique des professionnels, candidats d’aujourd’hui
Année : 2014
Thème : Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...
Type : Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...
Auteur(s) :
MOLINA Yvette (France) – yvettemolina78@gmail.com
Résumé :
La contribution s’intéresse aux processus de professionnalisation sous le prisme de l’accès aux formations sociales pour trois groupes professionnels reconnus par un diplôme d’Etat de niveau III et de même niveau de reconnaissance statutaire : assistant de service social (ASS), éducateur spécialisé (ES), conseiller en économie sociale et familiale (CESF).
Malgré un foisonnement de statistiques éparses et non coordonnées portant sur les professionnels de l’intervention sociale, il n’existe pas, ou à la marge, des données présentant la population des « candidats » qui souhaite s’orienter vers les métiers du social.
La communication vise à présenter certains résultats croisés de deux enquêtes. La première est quantitative et relative aux candidats souhaitant intégrer les formations préparant à ces diplômes du travail social en Ile de France (1269 répondants). La deuxième concerne, parallèlement, une enquête qualitative par entretiens de type biographique (Demazière, Dubar 2009) auprès d’une quarantaine d’acteurs de la professionnalisation : formateurs, candidats, travailleurs sociaux, étudiants cadres.
L’analyse croisée des données quantitatives et qualitatives entend mettre en lumière les mécanismes d’orientation scolaire et professionnelle (Boudesseul 2010, Landrier et Nakhili 2010) dans le secteur social tels qu’ils sont vécus par les candidats au moment de l’enquête (2011) ou ont été vécus au début de leur parcours par les travailleurs sociaux interviewés (entre 2008 et 2012). Ces derniers connaissent des carrières hétérogènes au regard de la durée de leur pratique professionnelle allant de 6 à 40 ans selon les individus rencontrés.
Il s’agit d’analyser les évolutions opérées entre l’entrée en formation des professionnels déjà en poste depuis plusieurs années déjà, et les candidats d’aujourd’hui souhaitant intégrer ces professions sociales. La comparaison met à jour des points de convergence ou de variations entre ces deux catégories au regard de trois paramètres majeurs conduisant au choix de l’orientation professionnelle dans le champ du social. Le premier concerne les motivations qui animent ou qui ont animé les différents acteurs pour s’engager dans les formations sociales entre : vocation, conviction, naturalisation et hasard. Le second interroge le rôle de l’entourage proche entre un héritage familial lors de la socialisation initiale et une rencontre lors de la socialisation secondaire (Dubar 2011). Le troisième se penche sur les différentes formes d’engagement et de croyances des protagonistes (Galland 2011) entre déclin supposé et résurgence d’un ordre moral et éthique individuel (Lapeyronnie 2005). Les récentes études portant sur la thèse des valeurs au travail basées sur « l’accomplissement de soi » des jeunes générations (Méda, Vendramin 2013) pourraient s’appliquer aux plus anciennes dans le champ du social au vu des résultats du matériau empirique exploité.
L’analyse des données de l’enquête quantitative « candidats » vient éclairer la connaissance du profil des trois groupes étudiés. Les caractéristiques sociales, les motivations pour intégrer le secteur social, permettent de mieux identifier ce qui se joue par la suite, dans les parcours de professionnalisation, dans les choix d’orientation, dans les mobilités choisies ou subies, dans les représentations différenciées entre les groupes professionnels du champ du travail social. Les motivations, telles qu’elles sont évoquées par les candidats interviewés mais aussi par des professionnels déjà en poste retraçant leur parcours antérieur mêlent à la fois des logiques de parcours d’études, de professions mais aussi de parcours personnel et familial.
Ainsi, afin d’étayer les propos sont livrés quelques données chiffrées significatives ainsi que quelques extraits d’un verbatim. Le cadre théorique mobilisé concerne la sociologie de l’orientation ainsi que la sociologie du travail, de la jeunesse, de l’engagement et des professions.
Mots clés :
Professionnalisation, Intervention sociale et travail social, Formation
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