FOURDRIGNIER Marc (France) – mafourdrig@aol.com
MOLINA Yvette (France) – yvettemolina78@gmail.com

Cette communication se propose de montrer comment la nouvelle gouvernance inscrite dans le nouveau management public vient transformer le fonctionnement des organisations et des professions de l’intervention sociale

La question à laquelle nous tenterons d’apporter des éléments de réponse est la suivante : en quoi la nouvelle gouvernance participe-t-elle d’un processus de déprofessionnalisation des organisations et des intervenants sociaux ?
La problématique générale s’appuie sur un bref rappel historique de l’évolution de la gestion du social. A savoir que, dans la période antérieure (1960-1990) cette gestion a contribué à un double mouvement de professionnalisation : celui collectif des organisations d’une part et celui des travailleurs intervenants sociaux, d’autre part . La transformation de ces modalités gestionnaires, les crises et les transformations récentes de l ’intervention sociale ont amené de nouveaux modes de gestion et de nouvelles formes de régulation : introduction du new public management, transformation des modalités de l’action publique via la création des agences, introduction de la logique de la performance, réforme générale des politiques publiques ….

Nous faisons l’hypothèse que ces transformations de l’action publique contribuent à introduire un processus symétrique qui affecte les organisations et par voie de répercussion, les intervenants sociaux. Il s’agit donc de montrer qu’au-delà des deux mouvements évoqués, l’un est amené à induire l’autre.
Autrement dit, et en nous référant au plan théorique à la sociologie des professions et des organisations pourrions-nous qualifier les transformations en cours comme des processus de déprofessionnalisation des travailleurs sociaux résultant en partie de la déprofessionnalisation des organisations où ils interviennent. Plus théoriquement, il s’agira d’examiner la pertinence de la référence à la notion de déprofessionnalisation, compte tenu des transformations observées. Ce processus de déprofessionnalisation, s’il existe, touchant à la fois les acteurs collectifs et individuels, amène à la construction de références nouvelles, voire de nouvelles identités professionnelles et organisationnelles.

Deux aspects seront donc développés à travers cette communication. Dans un premier temps nous nous centrerons sur les organisations du social, notamment les associations, pour montrer en quoi elles sont affectées par un mouvement de déprofessionnalisation. Nous prendrons notamment appui sur le développement de la gestion de masse ( RSA, APA, handicap CG, MDPH, CAF), les transformations du travail ensemble ; la division du travail accrue (« taylorisation du social », développement des cadres de travail : protocoles, procédures, démarche qualité.), modification des modalités de régulation ( administrative /financière… ) ; les renégociations en cours des conventions collectives, etc.
Dans un second temps nous examinerons en quoi ce premier mouvement vient affecter les professions du social en termes de professionnalité. Ce second volet viendra questionner entre autres, le passage de la notion de travail social à l’intervention sociale, l’autonomie professionnelle, les méthodes de travail, le sens donné aux activités, les stratégies professionnelles développées, la temporalité de l’intervention, etc.

Cette communication sera étayée par les observations de terrain menées par les communiquant en situation d’activités de formation continue et des travaux de recherche diversifiés qui seront croisés.

Professionnalisation, Management social, Intervention sociale et travail social