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Analyse critique d’un outil clinique et la parole de jeunes placés en famille d’accueil

Année : 2014

Thème : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...

Type : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...

Auteur(s) :

DROLET Marie (Canada) – mdrolet@uottawa.ca

Résumé :

Le système de protection des enfants et des adolescents a subi de nombreuses transformations en Ontario depuis 1998. La pression en faveur de l’imputabilité a joué un rôle-clé dans cette réforme (Drolet et Ouellette, 2003; Hurwitz et Cresswell, 2001 : 9-11). L’imputabilité désigne la responsabilité légale et sociale des intervenantes sociales et des agences de protection vis-à-vis de leurs décisions; les erreurs de jugement professionnel, les actions entreprises, ainsi que les ressources utilisées peuvent alors être examinées (Menefee et Schagrin, 2003 : 40; Wimpfherimer, 1993). En outre, les critiques des médias qui alarment l’opinion publique sur les limites des agences sociales à assurer le bien-être et la protection des jeunes mis sous leurs responsabilités compliquent les tâches effectuées déjà assez complexes en raison des problématiques de maltraitance et de placement de ces jeunes (Parada, 2004 : 68; Regehr et al, 2002 : 18; Hurwitz et Cresswell, 2001 : 9).

Cette pression en faveur de l’imputabilité incite les agences de protection à implanter des outils standardisés d’évaluation de situation (Drolet et Sauvé-Kobylecki, sous presse; Parada, 2004 : 68; Drolet et Ouellette, 2003 : 116). Ces outils visent entre autres à répondre «aux lacunes constatées dans le suivi des jeunes placés en familles d’accueil» (Association des centres jeunesse du Québec [ACJQ], 2005 : 1). C’est dans ce contexte que l’approche S’occuper des enfants (SOCEN) adoptée au Royaume-Uni en 1991 (Ward, 1995) a été introduite au Canada au milieu des années’ 90 (Ligue pour le bien-être de l’enfance du Canada [LBEC], 2002). À ce titre, le ministère des Services sociaux et communautaires (MSSC) de l’Ontario a recommandé en 1998 aux Sociétés d’aide à l’enfance (SAE) d’utiliser l’outil de l’approche SOCEN, soit le Cahier d’évaluation et de suivi (CÉS), afin d’évaluer les besoins des jeunes placés sous leurs responsabilités et de planifier leur intervention (AOSAE, 1999 : 1). Après une première phase d’implantation, cet outil clinique sera introduit dans l’ensemble des SAE de l’Ontario pour le 1er avril 2007 (AOSAE, 2005a :1).
En raison de la relative nouveauté de l’approche SOCEN et de son outil, il s’avère important de savoir comment les intervenantes sociales qui utilisent le CÉS le perçoivent. Cette présentation vise à cerner si les cliniciennes et leurs superviseures considèrent que le CÉS permet la prise de parole par les jeunes placés et la mise à jour de leur subjectivité, en tenant compte notamment de l’imputabilité qui incombe à ces travailleuses sociales.

Mots clés :

Bonne pratique, Secteur socio-éducatif, Formation

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