Le groupe comme mode d’appropriation de l’expérience de stage
Année : 2014
Thème : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...
Type : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...
Auteur(s) :
MONTMINY Lyse (Canada) – l.montminy@umontreal.ca
Résumé :
il y a lieu de s’interroger sur les moyens qui permettent à l’étudiant de faire des liens entre ces deux mondes que représentent le milieu universitaire et le milieu de pratique, car, pour la plupart d’entre eux, il y a une césure entre ces deux réalités. De plus, passer d’un statut plus passif (suivre des cours) à un investissement dans sa propre formation (stage) constitue tout un défi pour bon nombre d’étudiants. Pour susciter une réflexion sur tout ce que fait vivre à l’étudiant la formation pratique dans son cursus universitaire, nous privilégions, entre autres, une forme d’accompagnement en groupe centré sur l’expérience de stage.
En favorisant un plus petit nombre d’étudiants dans chacun des groupes (environ 20 étudiants), nous visons de permettre à l’étudiant d’occuper une place dans sa formation pratique, de devenir « sujet »? À ce titre, plusieurs interrogations se posent? Comment les contacts avec d’autres collègues étudiants peuvent-ils faire prendre conscience à chacun d’entre eux qu’ils doivent s’approprier cette formation pour qu’elle fasse du sens pour eux? Comment le groupe peut-il aider chacun à mieux comprendre ce qu’ils vivent? Comment le groupe permet-il l’ouverture à différentes réalités? Comment le groupe peut-il permettre de questionner l’impuissance ressentie, à certains moments de la démarche d’apprentissage ? Le groupe peut-il permettre aux étudiants de donner du sens à ce qu’ils font, plutôt que de s’enfermer dans un cadre qui leur est plus souvent qu’autrement imposé pour répondre à des exigences organisationnelles? Et plus encore, comment le contact avec d’autres collègues étudiants peut-il nourrir les questionnements autour des valeurs souvent ébranlées, des préjugés difficiles à reconnaître, des attitudes à développer et tout cela pour former des travailleurs sociaux qui comprennent qu’intervenir n’est pas seulement la maîtrise d’un processus.
Pour paraphraser Toseland et Rivas, 2001, le groupe peut être vu comme une mini société ou encore comme un microcosme social (Lee,1994) ou chacune des entités qui le constituent exerce une influence les unes sur les autres par les interactions avec d’autres personnes. Mais de quelles influences s’agit-il ? Comment chacun peut-il contribuer à la formation de l’autre ? C’est ce sur quoi nous avons réfléchi pour faire de ces rencontres de groupe (séminaire) un lieu d’échanges et de réflexion autour de l’expérience de stage. Comme l’a souligné ma collègue Suzanne, lorsque les étudiants « ont atterri », il est parfois difficile pour eux de faire face à une certaine réalité ignorée jusqu’alors. À ce moment plus qu’à d’autres moments, le groupe rassure, normalise, informe.
Mots clés :
Groupe, Savoir-faire, Formation
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