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Former à l’intervention auprès des garcons/hommes ou opérer un changement de paradigme qui comporte des enjeux importants

Année : 2014

Thème : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...

Type : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...

Auteur(s) :

TREMBLAY Gilles (Canada) – gilles.tremblay@svs.ulaval.ca
L'HEUREUX Pierre (Canada) – pierre.lheureux@umontreal.ca

Résumé :

Au milieu des années 80, quelques intervenants sociaux impliqués dans les groupes d’hommes et groupes de parole commencent à transposer leur démarche personnelle dans leurs interventions auprès des hommes dans le cadre de leur travail. Peu à peu une expertise se développe et des lignes directrices pour la pratique sont rédigées. Plus concrètement, les premiers travaux s’inscrivent dans deux champs spécifiques : le traitement des conjoints aux comportements violents (Guèvremont, Lajeunesse & Rondeau, 1986; Lindsay, 1984; Saunders, 1984; Welzer-Lang, 1991, 1992) et l’intervention auprès des pères et futurs pères, le plus souvent dans le cadre des équipes de périnatalité (Brody, 1978; Chapleau, Lalande & Lajeunesse, 1986; Duvert, 1982; Lindsay & Paradis, 1984; Taillefer, 1988).



Mais ce n’est que dans les années 90 que l’intervention auprès des hommes, de manière plus générale, devient un champ de pratique plus clairement défini. Divers auteurs (Bélanger & L’Heureux, 1993; Brooks, 1998; Brooks & Good, 2001; Dorais, 1988; Dulac, 1997, 1999, 2001; Pollack et Levant, 1998; Scher, Stevens, Good & Eichenfield, 1987; Tremblay, 1989, 1996; Tremblay & L’heureux, 2002) tentent alors d’élaborer une vision plus globale de l’intervention sociale auprès des hommes et « de proposer un certain nombre de pistes servant de base à un modèle d'intervention qu'on pourrait appeler masculiniste » (Tremblay, 1989 : 9) qui ne serait plus limité aux seuls champs de la paternité et de la violence conjugale. Depuis, la réflexion théorique sur l’intervention auprès des hommes se précise et touche des champs nouveaux, notamment la santé (Courtenay, 2000; Meryn & Jadad, 2001; O’Dowd & Jewell, 1998; Sabo & Gordon, 1995; Tremblay, Cloutier, Antil, Bergeron & Lapointe-Goupil, à paraître), la santé mentale (Tremblay, Thibault, Fonséca & Lapointe-Goupil, 2004), plus particulièrement la dépression (Cochran & Robinovitz, 1999; Lynch & Kilmartin, 1999; Real, 1998) et le suicide (Charbonneau et Houle, 2000; Clain, 2001; Lesage et al., 1994; Walinder, 2001), les abus sexuels dans l’enfance (Dorais, 1997; Gartner, 1999; Lisak, 1995, 2001; Mathews, 1995), et quelques autres domaines.



Malgré ces connaissances nouvelles, il semble que les services demeurent encore relativement mal adaptés aux besoins spécifiques des hommes (Dulac, 1997, 2001; Rondeau et al., 2004). D’ailleurs, on ne peut que constater que dans les universités de la francophonie, les cours portant plus spécifiquement sur la condition masculine et l’intervention auprès des hommes demeurent rarissimes, particulièrement au niveau du baccalauréat; les rares cours offerts portant sur ce sujet se retrouvent généralement au niveau de la maîtrise.



Pour contrer les difficultés des intervenants et intervenantes du réseau public à aider adéquatement les hommes, le Comité de travail en matière de prévention et d’aide aux hommes (Rondeau et al., 2004), mis sur pied en 2002 par le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec, recommande une meilleure préparation de ces derniers, notamment par un programme de formation offert systématiquement à tous les intervenants et intervenantes du réseau de première ligne (recommandation #4).



Mots clés :

Formation, Transfert des connaissances, Savoirs

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