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CARIGNAN Louise (Canada) – louise_carignan@uqac.ca

Le placement des enfants en famille d'accueil est l'objet de préoccupations dans les milieux professionnels qui ont la charge officielle d'assurer la sécurité et le développement des enfants, au Québec, les organismes responsables sont les Centres Jeunesse (Simard, Vachon et Bérubé, 1998) en partenariat avec les organismes du réseau de la santé et des services sociaux. Parmi l'ensemble des mesures disponibles pour soutenir l'enfant et ses parents, le placement se justifie lorsque la famille de l'enfant s'avère incapable de lui assurer des conditions de vie sécuritaires et favorables à son développement et lorsque tous les autres moyens de lui venir en aide ont été tentés sans succès. Dans ce contexte, le placement de l'enfant s'impose comme une alternative devant favoriser le développement global de l'enfant, dans un milieu de vie encadrant et stimulant et se rapprochant le plus possible d'un milieu familial (Carrier, Beaudoin et Camiré, 1993). Parmi les problèmes d'ordre psychologiques et développementaux auxquels sont exposés les enfants confiés aux services de protection, les plus complexes ont trait à l'attachement et à la séparation, ainsi qu'au deuil suivant les pertes subies par ces enfants lors de placement (Steinhauer, 1996).

Cet article présente une recension d’écrits concernant la question épineuse du placement familial et de la pertinence du maintien ou du non maintien du lien parents biologiques-enfants lors de placement allant jusqu’à la majorité sans possibilité de retour. Cette recension des écrits est une étape préliminaire à ma recherche dans le cadre de mes études doctorales. Dans cet état d'esprit, ma recherche doctorale vise à connaître les caractéristiques et les conditions de vie des enfants placés à long terme sans possibilité de retour avec leur famille afin de comprendre leur trajectoire de placement. De plus, elle vise à circonscrire les avantages et les inconvénients pour ces enfants de maintenir des liens avec leur famille biologique. Cette recherche permettra, d'une part de mieux comprendre les liens d'attachement et d'affiliation de ces enfants aux prises avec deux familles, et d'autre part d'offrir des balises aux travailleurs sociaux professionnels dans leur processus de décision concernant le maintien du lien ou du non-maintien du lien avec la famille biologique dans le meilleur intérêt des enfants. Les résultats de cette recherche pourraient également venir nuancer la primauté des droits des parents biologiques en faveur des droits des enfants et des droits des parents d'accueil devenu au fil du temps des parents psychologiques en vertu des principes de base de la Loi de la protection de la jeunesse en révision présentement.

Au moment de la planification d'un projet de vie d'un enfant en milieu substitutif jusqu'à sa majorité, est-il dans le meilleur intérêt de l'enfant placé de maintenir un lien d'attachement avec ses parents biologiques qui ne peuvent et/ou ne pourront pas assumer leur rôle de parent psychologique à cause de la sévérité de leurs déficits? Il est important de relever l'ensemble des connaissances concernant le placement des enfants, le concept de la planification permanente, la notion du meilleur intérêt de l'enfant, la notion du temps chez l'enfant et le concept de la parentalité au pluriel pour mieux répondre aux besoins de l’enfant placé.

Protection sociale, Secteur socio-éducatif, Politique sociale