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La mobilité internationale durant la formation des travailleurs sociaux, une chance pour la créativité dans les pratiques ?

Année : 2014

Thème : Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...

Type : Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...

Auteur(s) :

CHAPUT Corinne (France) – corinne.chaputlebars@gmail.com
DUPERRE Martine (Canada) – martine.duperre@svs.ulaval.ca
TERRIER Eugénie (France) – eugenie.terrier@askoria.eu

Résumé :

Dans un contexte de précarisation des sociétés occidentales, il est un secteur où, paradoxalement, les moyens existent voire sont sous-utilisés. Les programmes comme ERASMUS et autres partenariats de mobilité étudiante ne sont pas toujours mobilisés à la hauteur de l’offre qu’ils proposent, notamment dans les centres de formation au travail social. L’enjeu est donc, pour les organismes de formation et les lieux de pratiques, de mieux connaître les effets potentiels des stages à l’étranger pour leurs étudiants. Ces mobilités internationales représentent-elles bien une plus-value, tant pour les apprenants, à titre personnel et professionnel, que pour les intervenants sociaux qui les accueillent et surtout, par ricochet, pour les populations auxquelles les futurs professionnels s’adresseront ensuite ?
L’analyse de la littérature montre qu’il y a très peu d’études qui viennent documenter cette question. Les écrits sur le sujet des retombées pour les étudiants des mobilités font davantage référence aux répercussions des stages internationaux sur le plan personnel que professionnel (Erlich, 2012). Sur le plan du cheminement dans la carrière, l’étude de Schomburg et Teichler, présentée par Erlich (2012), relève peu d’effets significatifs sauf un salaire légèrement plus élevé ou l’obtention plus fréquente d’emplois dans des organismes internationaux. Si les employeurs pensent que les personnes mobiles ont plus de compétences, cela n’a pas été mesuré. De plus, à notre connaissance, les effets de l’accueil de stagiaires internationaux pour les organismes d’accueil n’ont pas été investigués. De même, les conditions optimales de réalisation des mobilités internationales méritent d’être approfondies afin que les divers acteurs qui gravitent autour de ces expériences (étudiants, organismes d’accueil, organismes de formation) puissent optimiser ces dernières.
Dans le cadre d’un partenariat réunissant 5 Centres jeunesse au Québec et 5 établissements de formation en France, une équipe mixte de recherche s’est donc constituée pour répondre à 2 questions importantes : quels sont les effets des stages au Québec, pour les étudiants français en travail social, pour les organisations québécoises qui les reçoivent, et à quelles conditions ces stages permettent-ils de développer des compétences pour travailler avec les publics les plus en difficulté sociale et éducative ?
La méthodologie de recherche, outre la recension documentaire présentée succinctement ci-dessus, a été constituée de 3 outils principaux :
-L’étude des évaluations de stages rédigées par les étudiants et leurs formateurs de stages
-Le recueil de récits de vie en voyage auprès de 16 jeunes travailleurs sociaux français ayant effectué un stage en Centre jeunesse entre 2009 et 2012
-13 entretiens individuels et 7 entretiens de groupe réalisés auprès de gestionnaires, de formateurs de stages et d’intervenants sociaux québécois ayant reçu des stagiaires français.
Cette recherche qualitative, commencée en 2013 mais entrée dans sa phase opérationnelle entre mai et octobre 2014, arrivera à son terme en juin 2015 et l’équipe sera en mesure d’en présenter les résultats au congrès de Porto. Grâce aux méthodes d’enquête mobilisées, elle permettra, on l’espère, de dépasser les clichés et les lieux communs sur les voyages à l’étranger en général et ceux qui « forment la jeunesse » en particulier.

Mots clés :

Formation, Apprentissage en alternance, Travail social international

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