MERLIN Sophie (France)

Depuis 2010, je travaille sur la question des savoirs dans le champ du travail social, d'abord dans le cadre de ma formation d'éducateur spécialisé puis actuellement dans le cadre d'un doctorat en sociologie au Centre d'Etude et de recherche sur les professions (Reims).
A l'issu du congrès 2013, la figure de la métis a été évoquée par Mrs Jacob et Autès. Elle apparaît dans l'appel à communication sous les vocables "arts de faire", "arts de la ruse", ou encore "détours". Pour nous, cette référence vient interroger la professionnalité des travailleurs sociaux sous l'angle de leur coeur de métier.
La métis peut-elle être un point d'appuis pour les travailleurs sociaux face aux transformations de notre monde ?

Le but de l'intervention au congrès de l'Aifris, serait de s'appuyer sur cette conception de l'action pour montrer en quoi elle peut aujourd'hui, non seulement aider à comprendre le travail social, mais aussi aider le travailleur social à prendre en main sa professionnalité.
La figure de la métis est le fil d'ariane de ma démarche de recherche. Mes deux précédentes communications aux congrès de 2011 et de 2013 présentent l'avancée de cette recherche.

A partir de l'étude des mythes qui mettent en scène la métis, il s'agit de comprendre en quoi ruses, détours et arts d'y faire, organisent le faire du travailleur social. Cette plongée dans les rouages de la métis, nous permet de proposer une formalisation du travail social.
De cette formalisation, nous verrons comment la question des savoirs est renouvelée. Il ne s'agit plus de penser l'activité du travailleur social en termes de contenus de savoirs mais en terme de rapports aux savoirs.
Cela nous permet de proposer et de mettre en débat des pistes d'action pour la formation des travailleurs sociaux et de proposer des appuis théoriques pour une reconnaissance de la professionnalité des travailleur sociaux. Au regard de la notion de profession et à l'aide de l'idée de métis nous porterons un regard critique sur la question de "scientifisation" du travail social.

Toujours à partir des mythes, l'intervention pourrait aussi présenter en quoi métis et démocratie vont de pair et à quelles conditions. Pour cela, nous pourrons aussi nous appuyer sur les travaux du sinologue François Jullien et ouvrir nos horizons de la Grèce antique à la Chine.
A partir de là, avec des appuis théoriques issus de la pensée économique, nous tenterons de proposer une lecture des transformations sociales provoquées par l'idéologie libérale puis néo-libérale et nous verrons en quoi la métis vient se heurter à ces nouveaux "faire-défaire".

Dans l'éventualité où les travaux et cette proposition intéresseraient les organisateurs du congres, j'ai besoin que vous m'indiquiez quel axe il conviendrait de développer, et sous quel format, sachant que le temps d'intervention et de discussion en atelier est relativement réduit.

Professionnalisation, Savoirs, Formation, métis