La créativité des pratiques dans une situation de pouvoir faible des
intervenants sociaux
Année : 2014
Thème : Interventions préventives face aux précarités
Type : Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...
Auteur(s) :
KABW MUKANZ Sébastien (RD Congo)
Résumé :
Dans son livre intitulé « Père’ riche, père pauvre », Sharon L. Lechter déclare que « Nous faisons face de nos jours à des changements technologiques mondiaux aussi importants et même plus décisifs que ceux que l’humanité a connus par le passé. Personne ne peut prédire à coup sûr l’avenir, mais une chose est certaine : nous sommes à l’aube de changements qui iront bien au-delà de notre réalité présente… »( )
Ces changements expliqueraient les multiples précarités observées dans plusieurs domaines, même dans le travail social. Presque tout est frappé par la précarité.
Se définissant comme «l'absence d'une ou plusieurs des sécurités permettant aux personnes et aux familles d'assumer leurs responsabilités élémentaires et de jouir de leurs droits fondamentaux », la précarité se fait de plus en plus présente dans nos milieux de vie, et revêt plusieurs visages. Précarité de l’emploi, du logement, des salaires, de ressources pour la vie en famille et précarité des services sociaux. En effet, la mort de l’Etat providence n’est-elle pas consécutive à la vulnérabilité de l’Etat lui-même? Les entreprises vulnérables ne savent plus offrir des contrats à durée indéterminée, et optent davantage pour le CDD. Les familles vulnérables se disloquent dans moins de 10 ans après le mariage ou encore laissent leurs enfants à la rue,
Quelles sont les interventions sociales privilégier pour permettre au travail social de faire face à cette présence massive des précarités ? La question relative au choix des interventions sociales devient très pertinente et préoccupante..
Le recours privilégié aux interventions communautaires paraît certainement comme une piste heureuse et porteuse de succès. En effet, mobilisée dans la lutte contre la précarité, la communauté présente l’avantage de trouver des solutions et stratégies quantitativement et qualitativement supérieures à celles que donnerait un individu.
Ces solutions et stratégies produites par l’intervention communautaire offrent aussi des garanties de longévité. Car elles dépassent le cadre du comportement individuel et s’imposent comme une culture. La précarité n’aura plus à affronter les individus isolés, faciles à opprimer, mais bien une communauté solide qui lui opposera une résistance de taille. Cette résistance communautaire peut réduire la propension de la précarité dans nos communautés.
Individuelles, de groupes ou communautaires, nos interventions semblent se limiter en aval au traitement, à la gestion des précarités et de leurs victimes, sans rien faire en amont pour les prévenir. N’est-ce pas dans ce positionnement de l’intervention sociale que se situe l’insuffisance majeure dont souffre le travail social aujourd’hui ?. Où sont les intervenants sociaux quand se créent les conditions de précarité au niveau du pouvoir public et des différentes entreprises qui s’occupent des réponses institutionnelles aux besoins de la population ? Cette absence aux milieux générateurs des conditions de précarité devrait être compensée par des interventions du type préventif dans les différents services dont le travail est susceptible d’engendrer la précarité, à court, moyen ou long termes.
Sur base de notre théorie de vases, nous considérons que les précarités sont consécutives à la vulnérabilité que manifestent, l’Etat, les familles et les différentes entreprises qui s’occupent de veiller au bien – être social.
Partant de cette considération, nous pensons que l’intervention sociale gagnerait en efficacité en optant pour le travail social plus en amont, au lieu de rester limité en aval, sur les individus qui ne sont que les produits de la vulnérabilité des structures sociales citées ci-haut : Etat, familles et entreprises.
Mots clés :
Traitement social, Utilité sociale, Service de proximité
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