Quelles pratiques pédagogiques pour lutter contre les précarités ?
Année : 2014
Thème : Perspectives pour construire une démocratie de la formation et de la connaissance à travers les gestes des formateurs
Type : Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...
Auteur(s) :
FAULX Daniel (Belgique) – daniel.faulx@ulg.ac.be
Résumé :
Dans une acception resteinte du terme, la précarité d’une personne ou d’un groupe social est souvent définie par rapport à la situation d’emploi (Sass, 2006). Cependant, comme l’indique le titre du Colloque de l’AIFRIS, la précarité peut prendre bien d’autres visages :
-précarité économique ;
-précarité culturelle ;
-précarité en termes de santé ;
-précarité familiale ;
-précarité psychologique ;
-précarité sociale ;
-précarité administrative.
Bien entendu, ces différentes formes de précarité ne sont pas indépendantes les unes des autres. Au contraire, elles se renforcent réciproquement.
Parmi les solutions qui visent à répondre à cette réalité aux multiples manifestations (Fournier, Bourrata & Béji, 2003), les approches pédagogiques à destination des adultes occupent un rôle important (Faulx, Peters & Manfredini, 2007).
En effet, dans le contexte de la société de la connaissance, la formation d’adultes, mais aussi, de manière plus large, tout ce qui favorise la construction de savoirs pertinents apparaissent comme des voies privilégiées pour favoriser l’inclusion sociale (Desjardins & Schuller, 2006 ; European Association for the Education of Adults (2010) ; Feinstein, Hammond, Woods, Preston, & Bynner, (2003) ; Kaul & Dale, 2012 ; Presse, 2008 ; Sabates, 2007 ; Sabates, 2008).
Certaines relèvent de la mise en place de dispositifs. Parmi elles :
-les dispositifs de validation des acquis de l’expérience (VAE) ;
-les dispositifs de validation des compétences (VDC) ;
-l’enseignement de promotion sociale ;
-la mise en place de formations qualifiantes ;
-l’éducation permanente.
D’autres solutions se nichent de manière plus locales dans les pratiques pédagogiques. Par exemple :
-les actions de formation qui tiennent compte des spécificités du public ;
-les actes d’animation dans l’optique de favoriser l’intelligence collective ;
-les pratiques pédagogiques respectueuses des apprenants ;
-l’intégration dans les démarches pédagogiques d’enjeux sociaux au delà des questions didactiques ;
-le travail sur les compétences sociales des formateurs comme des apprenants ;
-la formation de formateurs et création de réseaux de professionnels pour développer leurs capacités à prendre en charge la complexité des actions de formation destinées à des publics précaire.
C’est sur cette deuxième catégorie d’actions que porte cette communication. Nous proposons ici de faire le point sur des pratiques pédagogiques à destination des adultes et qui participent à la lutte contre toutes les formes d’exclusion.
C’est donc à des “micro-gestes” que nous allons nous intéresser ici. Nous avons en effet acquis la conviction, en menant nos différentes recherches (interviews de formateurs, recherche-action-formation de réseaux de formateurs, observations) que la démocratie de la formation et de la connaissance ne tient pas uniquement dans la capacité à proposer des dispositifs pertinents (Faulx & Petit, 2011), mais aussi à les animer et les mettre en oeuvre avec des pratiques adaptées aux publics.
Nous traiterons ici plus particulièrement de trois familles de microgestes pédagogiques :
-les stratégies d’animation de groupes destinées à favoriser l’intelligence collective, la mobilisation du potentiel humain partagé et le transfert des acquis de formation ;
-les stratégies langagières des formateurs visant à stimuler une relation équilibrée entre expertise et co-construction des savoirs ;
-les processus de feedback et d’évaluation des apprenants propices au développement de l’empowerment et de la confiance en soi.
Mots clés :
Formation, Animation, Education tout au long de la vie
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