Comment les dynamiques économiques et sociales actuelles contribuent à la multiplication des précarités
Année : 2014
Thème : Les pratiques des professionnels et la situation des personnes vulnérables
Type : Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...
Auteur(s) :
DIB Yassine (France) – yassine.dib@irtsreunion.fr
Résumé :
Axe 1: Genèse économique, politique et sociale de la multiplication des précarités:
Dans son article sur la désaffiliation R. Castel , pose la question «Qu’ont en commun le chômeur de longue durée, le jeune en quête d’emploi et consommateur de stages, l’adulte isolé qui s’inscrit au R.M.I., la mère de famille monoparentale, le jeune couple étranglé par l’impossibilité de payer traites et loyers ? ». Selon lui à ce moment là, ils expriment un affaiblissement du lien social, ce qu’il nomme « la désaffiliation ». Il développe ces deux modèles en précisant sa pensée : déficit de filiation et déficit d’affiliation. Le premier modèle renvoie au déficit d’inscription dans des liens sociaux primaires et donc de protection rapprochée. Le second, renvoie à l’insuffisance d’inscription dans des formes collectives de protection et, en particulier, la protection sociale dans son ensemble, celle apportée par le travail et celle apportée par la solidarité (le R.S.A.). Il démontre à ce moment là, que les politiques sociales et notamment la protection sociale, ne sont pas suffisants pour éviter que des individus soient en perte de liens avec la société.
Plus tard, un parallèle quasi identique est fait en 2005, par P Cingolani , « Une caissière de supermarché, un étudiant employé dans la restauration rapide occupent des emplois précaires. Le salarié d'une entreprise sous-traitante, la vendeuse en contrat à durée déterminée ». Dans son ouvrage il démontre de nouveau que les mesures misent en place pour éviter aux personnes de se retrouver dans une situation complexe ne sont pas efficaces, voire accentuent cette problématique. En effet, la discontinuité des temps de travail est ce que l’on nomme l’emploi précaire. La protection sociale est donc moindre lorsque l’on se trouve dans cette situation en raison de la faiblesse des revenus perçus par ces personnes. Le R S A mis en place le 01/12 2008 « Il est institué un revenu de solidarité active qui a pour objet d'assurer à ses bénéficiaires des moyens convenables d'existence, afin de lutter contre la pauvreté ». Ce minima social a pour objectif de « compléter les revenus du travail ou les suppléer pour les foyers dont les membres ne tirent que des ressources limitées de leur travail. Par ailleurs « Il garantit à toute personne, de disposer d'un revenu minimum et de voir ses ressources augmenter quand les revenus qu'elle tire de son travail s'accroissent. ». Le R.S.A, est critiqué par les sociologues, en raison du fait qu’il peut engendrer pour une grande partie des bénéficiaires une carrière dans « le précariat ». C’est à dire que ces derniers durant toute leur vie professionnelle puis lors de leur retraite vivent avec des revenus provenant de la Solidarité nationale. Une grande partie des personnes pauvres, renoncent à engager des démarches afin de bénéficier de ce revenu. Selon la C.A.F, «le RSA est versé à environ 1,83 million d’allocataires en France . En ajoutant leurs ayants-droits la prestation couvre au total près de 3,88 millions de personnes.»
A La Réunion, le bilan est plus que mitigé pour les 198000 bénéficiaires. Les constats sont identiques la croissance en berne et le système plutôt complexe repousse un grand nombre de bénéficiaires potentiels.
Dans cette communication, il s’agit d’explorer comment les dynamiques économiques et sociales actuelles, ainsi que les évolutions des politiques publiques contribuent à la multiplication des précarités et, pèsent sur les pratiques d’intervention sociale.
Dans un premier temps je ferais une analyse de la mise en place des politiques sociales en France depuis 1945 et leurs effets tant sur les personnes que sur le travail social. Puis au travers d’entretien avec des professionnels, des bénévoles et des personnes en situation de précarité et au vu de ces dernières, je tenterais de répondre sur leurs conséquences tant sur les pratiques des professionnels que sur la situation des personnes en situation de vulnérabilité
Mots clés :
Exclusion, Secteur socio-éducatif, Protection sociale
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