« L’Accompagnement Famille Enfants », un projet au cœur des défis et enjeux sociaux

Année : 2014

Thème : Une réflexion articulée autour d’un projet d’intervention sociale auprès des familles étrangères fragilisées dans le cadre de la formation des Educatrices sociales et Educateurs sociaux

Type : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...

Auteur(s) :

Gay Marcelle Joséphine (Suisse) – marcelle.gay@hevs.ch

Résumé :

Cette communication se base sur le projet Accompagnement Famille Enfants (AFE) mis en place depuis 2009 qui consiste pour un-e étudiant-e de la HES-SO Valais en éducation sociale à accompagner une famille étrangère fragilisée, durant une année afin de favoriser la compréhension des codes scolaires, culturels, sociaux, des exigences éducatives de la société d’accueil en regard de la société d’origine, de permettre la découverte de l’environnement… Au niveau du métier, ce projet s’inscrit dans un contexte pluridisciplinaire, un réseau d’intervenants aguerris à la complexité des situations : enseignants, autorités scolaires, délégués à l’intégration, intervenants sociaux professionnels, médiateurs culturels. Au niveau du sens, il s’inscrit dans une société ouverte à toutes les populations établies en Suisse.

Ce projet nous interroge sur de nombreux paramètres en termes de formation et en termes de pratiques ayant une visée d’autonomie de familles confrontées à la fois à un parcours migratoire et à des politiques publiques difficilement compréhensibles pour elles, et à la fois aux impératifs d’une intégration qui supposent l’adhésion à des modèles nouveaux, inconnus voire hostiles.

En termes de contribution métiers, les arts de faire tant des étudiants que des formateurs seront questionnés durant cette communication :
- La préparation à l’intervention sociale dans un projet qui se veut d’accompagnement.
- Le saut dans le vide que supposent les premières rencontres avec la famille, l’établissement de liens marqués d’empathie et de professionnalité, la gestion des imprévus.
- L’évaluation conjointe des besoins entre l’étudiant-e et la famille et la définition commune des chemins à parcourir pour répondre à ces besoins tout en maintenant un équilibre fin avec les autres membres du réseau.
- L’indispensable décentration expérimentée par l’étudiant-e, non seulement par rapport à la famille mais aussi par rapport au réseau.
- L’ensemble du processus mis en place dans le cadre de la formation pour éviter les pièges d’interventions normées et relever le défi de la participation des familles.

Autant de points qui seront confrontés à des exemples tirés des expériences concrètes afin d’illustrer des pratiques innovantes et émancipatrices. Ces lieux nouveaux d’intervention - nouveaux dans tous les sens du terme : nouveaux publics, nouvelle société, nouvelles orientations métier - sont-ils porteurs de développement de compétences en termes de responsabilité et de participation accrue des publics ? Le travail social trouverait-il sa légitimité non dans la réponse à des « déficiences » sociales en regard du paysage normatif mais en un lieu d’éveil des potentialités ? Quelles responsabilités assument les instituts de formation dans le passage de projets de formation à une réelle prise en compte par la société de ces formes d’intervention ?

Mots clés :

Intervention sociale et travail social, Vivre ensemble, Egalité de chance, Imprévu social, Décentration

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