La désintégration du social par la violence en milieu scolaire et la construction de communautés de recherche de sens de la prévention de la violence
Année : 2014
Thème : Ina Motoi, Alexandre Beaulieu, Caius RUs-Haicu et Luc Pichette
Type : Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...
Auteur(s) :
MOTOI Ina (Canada) – ina.motoi@uqat.ca
BEAULIEU ALEXANDRE (Canada) – alexandre.beaulieu@uqat.ca
Résumé :
La violence en milieu scolaire, à l’image de celle présente dans la société et dans les médias, est le résultat de tensions vécues entre élèves, élèves-parents, élèves-enseignants, enseignants-enseignants, enseignants-parents, enseignants-direction, direction-parents. Ces tensions - entre comportements et attentes, entre différents besoins, entre valeurs opposées et entre modèles d’intervention - font éclater les liens sociaux et fragilisent ce tissu social qui se désintègre sous nos yeux.
Un nouveau programme pour la prévention et l’encadrement de la violence à l’école a été mis en place, suite à une consultation menée sous la direction du professeur Alexandre Beaulieu dans les écoles de six Commissions scolaires de l’Abitibi-Témiscamingue et du Nord-du-Québec. Il s’agit de former des enseignants sur une période de trois ans, dans un contexte interrelationnel d’aide mutuelle, à la pratique réflexive et au dialogue critique.
La formation de deuxième cycle et les cinq rencontres annuelles visent la mise en place du processus d’appropriation du savoir professionnel chez les enseignants. Cela se construit à travers trois dimensions. La première dimension s’élabore à travers les étapes du développement de groupe pour créer une dynamique interactionnelle d’aide mutuelle entre ses membres. Ceux-ci se voient ainsi appartenir à un même groupe, s’entraidant à réfléchir pour trouver des solutions à la violence, et deviennent peu à peu une communauté de recherche sur le sens de la violence et de sa prévention. La seconde dimension se construit en guidant chaque enseignant à passer d’un comportement réactif à une pratique réflexive face aux situations de violence. La troisième dimension se pose comme une recherche de sens et prend la voie qui chemine de l’anecdote, par le monologue, au dialogue critique.
Les enseignants réfléchissent dans la direction d’une construction commune de leurs savoirs professionnels et prennent ainsi conscience, par cette approche dialogique critique, du processus de construction de leur savoir professionnel et des modèles qui leur sont prescrits. Le dialogue requiert un apprentissage systématique et régulier pour analyser sa pratique, les représentations en circulation, le contexte social complexe et ses choix : résister, adapter ou créer son propre modèle de pratique professionnelle à partir de cette analyse.
Lorsque les enseignants tissent entre eux des liens significatifs et construisent du sens en rapport avec la violence, ils vont ensuite transférer ces connaissances et enseigner ce processus dialogique à leurs groupes-classe qui deviendront à leur tour des communautés de réflexion sur la violence et la prévention de la violence. Dans ces communautés, on tisse des liens sociaux significatifs.
Mots clés :
Savoirs, Transfert des connaissances, Vivre ensemble
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