GIRAULT Eloïse (France) – Eloise.girault@hotmail.fr

La protection administrative de la jeunesse a été l’une des premières compétences décentralisées en 1983. Ce caractère décentralisé de l’aide sociale à l’enfance a été encore renforcé par la loi du 5 mars 2007 réformant la protection de l’enfance, ce texte attribuant au Président du Conseil général un rôle pivot dans le système de protection de l’enfance.

Parallèlement, la protection judiciaire de la jeunesse a connu un mouvement de réaffirmation de l’autorité étatique : recentrage des services de l’Etat sur le "pénal", réorganisation de l’appareil de formation, suivi strict des recommandations de la Cour des comptes, réorganisation de l’administration centrale mais aussi des différents échelons territoriaux. En particulier, on peut noter que, depuis le 1er janvier 2009, les 15 directions régionales de la protection judiciaire de la jeunesse (P.J.J.) ont cédé la place à 9 directions interrégionales, qui coïncident avec les directions interrégionales des services pénitentiaires. Par ailleurs, au cours des années 2010-2011, ce mouvement de restructuration doit se poursuivre avec la transformation des directions départementales en 55 directions interdépartementales.

Le but de cette communication est d’interroger ce processus de réorganisation territoriale. Comment expliquer ce double mouvement - apparemment contradictoire- de décentralisation de la protection de l’enfance et de re-centralisation de la protection judiciaire de la jeunesse ? Quels paradigmes idéologico-politiques sous-tendent ce processus ? Quels acteurs politiques ont porté cette dynamique? Cette réorganisation fragilise-t-elle les pratiques professionnelles ? C'est à ces différentes questions que nous nous proposons de répondre dans cette communication.

Action publique, Décentralisation, Territorialisation, justice des mineurs