Nouvelles précarités et recompositions professionnelles.
Année : 2014
Thème : Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...
Type : Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...
Auteur(s) :
MOLINA Yvette (France) – yvettemolina78@gmail.com
Résumé :
Les années 1980 marquent un virage avec l’apparition de nouvelles formes de précarités au sortir des Trente Glorieuses (Castel 2009, 1995, Paugam 2007, Rosanvallon 1995). Depuis, la crise économique et sociale s’installe durablement et de façon structurelle.
Dès lors, la réponse de l’action publique se traduit par l’émergence de nouvelles politiques sociales plus transversales et territorialisées dont les agents de mise en œuvre sont les travailleurs sociaux.
Ces derniers sont sommés de s’adapter au contexte sociétal en mutation à travers les nouvelles questions sociales. Celles-ci interrogent la résurgence d’une analyse en termes d’inégalités sociales comme un renouveau paradigmatique pour analyser les transformations à l’œuvre (Dubet 2014, Rosanvallon 2013).
Dans ce contexte, il est demandé au travail social de se transformer également afin d’adapter les pratiques professionnelles traditionnelles, aux nouveaux visages des précarités et des inégalités sociales.
C’est ainsi qu’en France un certain nombre de rapports d’orientation émanant des organismes et instances de régulation du travail social, ont vu le jour depuis une vingtaine d’années proposant une redéfinition quasi systématique du travail social et de ses agents, les travailleurs sociaux. Depuis « l’Adresse » de Nicole Questiaux de 1981 jusqu’au « Plan pluriannuel contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale » de 2013-2014, ces orientations de l’action publique n’ont de cesse d’interroger l’efficacité ou inefficacité- de l’intervention sociale.
Le questionnement que nous posons pour cette communication peut se traduire de la façon suivante : quelle analyse est-elle conduite des évolutions des questions sociales par les politiques publiques ? Quels en sont leur traduction et leur impact au regard des transformations de pratiques attendues pour les professionnels du travail social ? En quoi les processus de professionnalisation en sont-ils -ou non- impactés ? Quelles sont les figures idéales-typiques du professionnel de demain qui se dessinent à travers la normalisation de l’activité professionnelle, notamment avec la mise en place des référentiels et la restructuration des diplômes ? Comment les intervenants sociaux se situent-ils dans ces transformations attendues ?
Afin d’apporter des éléments de réponse à ce questionnement est mobilisé un matériau empirique issu d’une recherche doctorale portant sur les transformations des professionnalisations du travail social. Un corpus de documents se rapportant aux différents rapports majeurs de l’action publique sur les questions sociales et le travail social ainsi que ses orientations est analysé (de 1980 à 2013). Parallèlement sont présentées les orientations prescriptives des organismes de tutelle quant aux transformations attendues dans les processus de professionnalisation, notamment par la formation initiale et continue. Enfin une enquête qualitative auprès des acteurs de la professionnalisation du travail social vient compléter l’analyse et met en perspective les tensions entre ces orientations et les conceptions que les professionnels ont de leur intervention auprès des publics.
Mots clés :
Pauvreté, Intervention sociale et travail social, Professionnalisation
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