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Penser global et penser local, agir local et agir global

Année : 2014

Thème : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...

Type : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...

Auteur(s) :

LEVIVIER Ana Paula (Brésil) – fragap.lev@free.fr
PIGNATON Fernando (Brésil)

Résumé :

Axe 2
Nous parlerons de la créativité des travailleurs sociaux par une réflexion liée à une conception du
travail social en tant qu'action dont les effets sociaux, culturels, éducatifs, etc., sont intimement liés
à la politique. Nous voulons discuter à partir d'une vision où la res publica est pensée comme une
des arts les plus excellents et difficiles, c'est-à-dire, le gouvernement de la cité, des citoyens et de la
vie sociale au quotidien des personnes. Parler du pouvoir d'agir des travailleurs sociaux et des
populations dévalorisées passe, pour nous, par réinvestir le « faire de la politique », en d'autres
termes, par son réenchantement auprès des citoyens et des travailleurs eux-mêmes ! Par cette
réflexion conjuguant les sciences politiques et la psychanalyse, menée à deux voix, nous
discuterons la formule de Bauman (2005), « penser global et agir local » en l'amplifiant et en la
diversifiant pour potentialiser ses effets dans la réalité. Alors, nous la reformulerons, à savoir :
« penser global et penser local, agir local et agir global ». A fin d'illustrer nos arguments, nous
étudierons ce que nous appelons les « technologies participatives », en spécial, les expériences
autour du budget participatif, véritables actions innovantes à la base du système politique et que
sont d'un haut degré de politisation pour les populations. Les travailleurs sociaux, dans les limites
de leurs actions sectorisées et de leurs intérêts corporatistes ne feront pas grand-chose s'ils sont tout
seuls ! Dans un contexte de réchauffement global et de crise du climat de la planète, pour atteindre
des changements sociaux consistants et durables, il est nécessaire le concours d'actions
multidimensionnelles, alliant forces et acteurs sociaux hétérogènes, divers, parfois antagonistes, capables
d'influencer les actions sociales, politiques, culturelles singulières à chaque localité et au même
temps heuristiquement généralisables, offrant des idées et des alternatives aux problèmes globaux.
Nous comprenons que la crise qui affecte les sociétés actuelles a origine dans un modèle qui
gouverne et qui soumet la planète entière, produisant des problèmes globaux qui néanmoins se
reflètent localement selon la réalité de chaque pays, région, ville, culture, etc. Les communautés se
débâtent à leur niveau avec des problèmes dont la genèse est globale et c'est à ce moment que nous
voyons la nécessité de penser plus amplement la formule de Bauman car les problèmes locaux
d'aujourd'hui peuvent aussi apporter des solutions aux grands problèmes globaux. Les travailleurs
sociaux tendent à penser et à agir de manière circonstancielle, mais le « faire de la politique » dans
le monde actuel et dans celui du futur exige qu'ils avancent et qu'ils puissent aussi, de concert avec
les divers acteurs sociaux, repenser la relation « global-local » et, en conséquence, requalifier
l'action locale et globale.

Mots clés :

Politique transversale, Mondialisation, Démocratie locale

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