Le traumatisme organisationnel dans les organisations du monde associatif
Année : 2015
Thème : Une étude longitudinale
Type : Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...
Auteur(s) :
ALONSO PENA Pablo (Belgique) – palonsop@ulb.ac.be
LEYSEN Jan (Belgique) – Leysen.jan@gmail.com
ARARA Rim (Belgique) – rarara@ulb.ac.be
LEYSEN Jan (Belgique) – Leysen.jan@gmail.com
ARARA Rim (Belgique) – rarara@ulb.ac.be
Résumé :
Les organisations actives dans le champ de l’action sociale appartenant au monde associatif prônent « les notions de démocratie interne, de mission d’intérêt collectif (ou à finalité sociale), […] de non-lucrativité […]» (Darbus et Hély, 2014). Ces valeurs, mentionnées jusque dans leurs fondements statutaires, introduisent une multiplicité de réalités individuelles liées aux motifs d’engagement de chaque acteur les constituant. Les principales catégories d’acteurs sont : les volontaires, les salariés, les membres du Conseil d’Administration (CA) et les bénéficiaires (Arara et Sylin, 2015).
Ces diversités d’acteurs et de motifs d’engagement vont structurer la nature même des relations que ceux-ci entretiennent avec leur organisation. C’est principalement la dimension affective de cette relation qui sera singulière. Ainsi, les membres du CA investissent dans les projets de l’association non seulement leur temps mais également leurs valeurs et leurs croyances. Pour eux, l’association aura une connotation affective singulière. Cependant, la plupart ne sont que rarement confrontés aux tensions entre leurs idéaux et les réalités de terrain. Il n’en sera évidemment pas de même pour les salariés et les volontaires. Ici, le rapport aux réalités du terrain sera dual. En effet, le choix de travailler dans le monde associatif entretien un rapport étroit au projet de l’association. Par ce fait, une charge émotionnelle positive caractérise une partie des affects de ces acteurs. Néanmoins, ils seront confrontés à des disjonctions multiples que peut engendrer la mise en perspective de leurs idéaux aux réalités de terrain. Cette seconde confrontation aura comme répercussion une charge émotionnelle négative. Dès lors la connotation affective du projet que porte l’organisation pour ces acteurs sociaux sera spécifique à leur rapport global aux réalités de terrain.
Ainsi, c’est par ces caractéristiques affectives des acteurs que les associations œuvrant auprès de personne en situation de grande précarité seront touchées de manière particulièrement violente par le trauma organisationnel (TO) (Cadieux et al., 2012 ; Pross et Schweitzer, 2010). En effet, la portée d’un tel trauma résulte de l’effraction de la membrane affective de l’organisation, comprise ici comme l’ensemble de mécanismes et structures mis en place afin de protéger les affects liés à l’organisation. (Alonso Peña, Van Den Broucke, Sylin, & Leysen, 2014; Stein, 2009). Si on considère que l’affect a un rôle central dans les répercutions d’un TO, son impact sera d’autant plus important que l’affect joue un rôle structurant des relations des acteurs à leur organisation. Il est également important de souligner que les facteurs individuels favorisent l’émergence d’affects négatifs. Plus les usagers sont en situation de grande précarité, plus la confrontation des acteurs à leurs propres interrogations et souffrance sera intense (Cadieux et al., 2012). Par-là, la multiplication des précarités engendre des risques accrus de souffrance au travail.
L’étude présentée est en cours de traitement. Elle propose une analyse institutionnelle d'une association aujourd'hui profondément restructurée ayant pour objet la formation continue des adultes dans un environnement économiquement très difficile. Cette analyse se fonde sur la mise en tension et l’analyse de discours organisationnels lors des étapes cruciales de la structuration d’un TO. Elle a pour objet de comprendre les mécanismes tant internes qu'externes d’un TO ayant conduits à l'émergence d'une crise restructurant radicalement le fonctionnement organisationnel.
On note les implications de terrain de ce type de recherche. Elles offrent l’opportunité d’un traitement efficace des organisations en situation de souffrance psychologique. Et surtout, elles offrent l’opportunité de développement de grilles de lecture permettant la mise en œuvre d’un traitement prophylactique de cette souffrance.
Ces diversités d’acteurs et de motifs d’engagement vont structurer la nature même des relations que ceux-ci entretiennent avec leur organisation. C’est principalement la dimension affective de cette relation qui sera singulière. Ainsi, les membres du CA investissent dans les projets de l’association non seulement leur temps mais également leurs valeurs et leurs croyances. Pour eux, l’association aura une connotation affective singulière. Cependant, la plupart ne sont que rarement confrontés aux tensions entre leurs idéaux et les réalités de terrain. Il n’en sera évidemment pas de même pour les salariés et les volontaires. Ici, le rapport aux réalités du terrain sera dual. En effet, le choix de travailler dans le monde associatif entretien un rapport étroit au projet de l’association. Par ce fait, une charge émotionnelle positive caractérise une partie des affects de ces acteurs. Néanmoins, ils seront confrontés à des disjonctions multiples que peut engendrer la mise en perspective de leurs idéaux aux réalités de terrain. Cette seconde confrontation aura comme répercussion une charge émotionnelle négative. Dès lors la connotation affective du projet que porte l’organisation pour ces acteurs sociaux sera spécifique à leur rapport global aux réalités de terrain.
Ainsi, c’est par ces caractéristiques affectives des acteurs que les associations œuvrant auprès de personne en situation de grande précarité seront touchées de manière particulièrement violente par le trauma organisationnel (TO) (Cadieux et al., 2012 ; Pross et Schweitzer, 2010). En effet, la portée d’un tel trauma résulte de l’effraction de la membrane affective de l’organisation, comprise ici comme l’ensemble de mécanismes et structures mis en place afin de protéger les affects liés à l’organisation. (Alonso Peña, Van Den Broucke, Sylin, & Leysen, 2014; Stein, 2009). Si on considère que l’affect a un rôle central dans les répercutions d’un TO, son impact sera d’autant plus important que l’affect joue un rôle structurant des relations des acteurs à leur organisation. Il est également important de souligner que les facteurs individuels favorisent l’émergence d’affects négatifs. Plus les usagers sont en situation de grande précarité, plus la confrontation des acteurs à leurs propres interrogations et souffrance sera intense (Cadieux et al., 2012). Par-là, la multiplication des précarités engendre des risques accrus de souffrance au travail.
L’étude présentée est en cours de traitement. Elle propose une analyse institutionnelle d'une association aujourd'hui profondément restructurée ayant pour objet la formation continue des adultes dans un environnement économiquement très difficile. Cette analyse se fonde sur la mise en tension et l’analyse de discours organisationnels lors des étapes cruciales de la structuration d’un TO. Elle a pour objet de comprendre les mécanismes tant internes qu'externes d’un TO ayant conduits à l'émergence d'une crise restructurant radicalement le fonctionnement organisationnel.
On note les implications de terrain de ce type de recherche. Elles offrent l’opportunité d’un traitement efficace des organisations en situation de souffrance psychologique. Et surtout, elles offrent l’opportunité de développement de grilles de lecture permettant la mise en œuvre d’un traitement prophylactique de cette souffrance.
Mots clés :
Management social, Secteur social, Gestion des risques
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