Le centre de santé communautaire « La Case de Santé » à Toulouse comme exemple d’articulation sanitaire et social dans des pratiques de santé renouvelées.

Année : 2015

Thème : Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...

Type : Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...

Auteur(s) :

SANTIAGO SANZ Henri (France) – hsantiagosanz@erasme.fr

Résumé :

Ce texte modifie et écrase la communication antérieure.

Cette contribution a pour ambition de soutenir une démarche de santé communautaire dans un quartier toulousain comme exemple modélisable par ses pratiques innovantes.
La pratique du centre de santé communautaire, « la case de santé », s’ancre dans ce qui est appelé « les déterminants sociaux de la santé ».
Pour l’OMS, « Les déterminants sociaux de la santé sont l'une des principales causes des inégalités en santé, c'est à dire des écarts injustes et importants que l'on enregistre au sein d'un même pays ou entre les différents pays du monde. »
De son coté, la clinique psychosociale de l’ONSMP – ORSPERE articule en permanence les liens étroits qui existent entre mauvaise qualité de vie sociale et santé globale mais surtout santé mentale.
Tous, parmi nombre auteurs, pointent combien la course à la performance et à la compétition généralisée exigée par l’économie néolibérale, fabriquent travail aliéné (du burn-out au mal-travail), inactivité forcée (chômage de masse), conditions matérielles d’existences précaires, détresse psychologique… Devant cela, nombre d’individus souffrent socialement, psychologiquement, somatiquement.
Or, dans nombre de services en charge de ces populations, dans lesquels santé et social ne sont pas réellement connectés l’un à l’autre, on peut entendre « ceci n’est pas un problème de santé, c’est un problème social » et l’inverse…
La case de santé renverse le problème. En effet, santé et social y vont de pair tant sur le versant étiologique qu’en ce qui concerne les obligations d’action. Les personnes accueillies y sont entendues et accompagnées sur tous les versants de leurs difficultés : santé somatique et/ou psychologique, situation sociale. Ainsi les personnels (médecins, infirmières, psychologue, travailleurs sociaux, pairs-aidants…) y militent-il pour une amélioration des conditions d’existence de chaque patient en général et des plus précarisés en particulier comme condition d’amélioration de la santé somatique et/ou psychologique défaillante et comme stratégie de prévention particulièrement efficace.
Se retrouvent donc dans ces lieux, pour un accompagnement mixte et très offensif, des personnes lambda mêlées à des sortants de prison, des étrangers malades sans titre de séjour ou des « chibani/as ». Pour exemple, un « étranger malade » va être reçu tant pour des soins que pour un accompagnement social pour son droit au séjour. Il est aussi invité à participer à un collectif d’action. Car ces actions conjointes de l’éducateur et des personnels sanitaires exigent que les métiers s’épaulent et s’articulent autour d’une éthique politique forte.
Tout ceci vient percuter les formations d’éducateurs spécialisés. Dans notre centre de formation, les notions de santé communautaire, pouvoir d’agir, care (prendre soin) ou rétablissement sont désormais explorées. La perspective d’un travail commun généralisé entre équipes sociales et équipes soignantes dans le cadre de nouvelles politiques publiques, est abordé, ouvrant des perspectives d’avenir jusqu’à ce jour encore trop marginales face à l’hostilité de la médecine marchandisée.

Mots clés :

Solidarité de proximité, Urgence sociale, Utilité sociale

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