Le"burn out" ou la souffrance professionnelle dans les métiers de relation.
Année : 2015
Thème : Deux engagements
Type : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...
Auteur(s) :
MUPINGU Kanyung (Belgique) – kmupingu@yahoo.fr
Résumé :
Entre Bruxelles et Kinshasa
Quelques mots sur nos perspectives d’analyse. Je suis assistant social de formation. J’ai travaillé comme assistant social dans une école et comme éducateur dans un Centre de psychiatrie infantile dans le namurois. Je travaille depuis plusieurs années déjà comme responsable d’un Service pour Jeunes (SRJ) en difficultés psycho-médico-sociales dans une institution. Je suis diplômé de l’université catholique de Louvain (UCL), de l’université libre de Bruxelles (ULB) en sciences du travail, option organisation et socio-psychologie. Par ailleurs je suis enseignant (assistant) dans une université de Kinshasa en république démocratique du Congo.
Notre communication trouve naturellement son essence dans ces diverses expériences d’encadrement de la psychose, de la délinquance ou mieux de ce qu’il convient d’appeler les troubles du comportement des jeunes de 12 à 18 ans et des étudiants. Depuis des nombreuses années, nous avons pensé la violence comme un vecteur de travail essentiel à la construction personnelle. Et devant ce champ immense de la violence, parfois, il est intéressant d’aller chercher hors de la civilisation rationnelle et « mondaine » des éléments de réflexion indispensable à qui veut augmenter son pouvoir d'agir avec ces jeunes, qui parmi leurs symptômes, agissent la violence presque au quotidien.
Notre démarche se construit autour de la double idée que le « burn out » ou la souffrance comme aspect spécifique d’une rupture transactionnelle ou d’une rupture des conditions de la confiance (J. Foucart, 2003) est une signature qui rompt momentanément ou définitivement le « contrat », c’est-à-dire la relation entre l’encadrant et son institution. Notre projet ici est de préciser l’influence de la souffrance, du « burn out » sur les comportements humains mais surtout, en tant que « signature », est un produit de l’affaiblissement de la cohésion au sein de l’institution, d’une équipe dont les encadrants sont moins solidaires et plus individualistes. Il s’agit pour nous de « mesurer » ce que la précarité dans le travail doit à la précarité de notre place d’encadrant dans la société et en quoi la pénétration du travail dans la sphère privée participe d’un mouvement plus global et politique. Cette problématique pose une autre question : les degrés d’implication de l’individu en situation de travail.
Notre communication sera structurée en trois points :
-Le premier propose une approche de la souffrance et de l’épuisement professionnel à partir de quelques éléments de compréhension où le « burn-out » est défini comme une entité clinique construite pour cerner les différentes dimensions de la fatigue et de l’épuisement professionnel.
-Le second propose un ensemble des données a été collecté et analysé. Cette approche est complétée par un questionnaire visant à cerner plus finement les difficultés du travail social.
A Bruxelles comme à Kinshasa, certains entretiens exploratoires ont été enregistrés sous le sceau de la confidentialité. Une précision s’avère utile car le but n’était pas de faire un travail doctoral, mais bien de faire un état de la question et de formuler des hypothèses, ce n’est qu’après que l’intérêt est apparu dans notre champ de cohérence.
- Le dernier point concerne l’enseignement de l’analyse. Sans prétention à l’exhaustivité, pour contribuer à mettre en discussion les éléments associés au « burn out », à la souffrance et à l’épuisement professionnel dans ces métiers de relation.
Au total le questionnement révèle un ensemble des logiques contradictoires. Il est des ambivalences du rapport que chacun entretient à l’institution. Contradictions dans les valeurs et les critères de qualité de travail. Reste à voir ce qui est fait de ces contradictions. Leur déni mène sans doute à l’épuisement personnel et à de la violence institutionnelle. Comment en faire une dynamique institutionnelle créative ?
Mots clés :
Traitement social, Secteur socio-éducatif, Solidarité de proximité
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