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Multiplication des précarités chez les jeunes, multiplicité des professionnels, quelles marges de manœuvre pour ces acteurs ?

Année : 2015

Thème : Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...

Type : Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...

Auteur(s) :

FUGALDI ANNE-SOPHIE (France) – asfugaldi@irtsnpdc.fr

Résumé :

Les multiples précarités chez les jeunes entraînent bien souvent une multiplication des professionnels à leurs côtés. Ils sont appelés des jeunes dits «incasables » qui passent d’institution en institution. L’accompagnement est de ce fait plus soutenu et plus complexe. C’est pourquoi des institutions du champ social, médico-social, sanitaire, judiciaire gravitent autour d’eux. Une instance de concertation départementale pluri-professionnelle est mise en place sur le territoire afin d’analyser ces problématiques.

Ces jeunes sont dans une précarité sociale, économique, relationnelle, affective, culturelle ce qui pourrait laisser penser que toutes ces difficultés les submergent au point de diminuer voir annihiler leur capacité d’agir. La notion de précarité fait écho à l’instabilité, à la fragilité, à l’incertitude, à l’isolement, à la stigmatisation, à la souffrance, souffrance qui se traduit souvent par des passages à l’acte et/ou par de l’errance. Leur vie est parsemée de ruptures. S’enclenche le mécanisme de l’exclusion. Maisondieu dans « La fabrique des exclus » la décrit comme un syndrome, « un mélange de honte et de désespérance qui conduit l’exclu à la mise en panne de son affectivité et de ses facultés cognitives pour survivre à défaut de vivre ».

Aux prises avec des histoires familiales complexes et douloureuses, la violence au cœur de ces trajectoires, la souffrance physique et/ou psychique, des ruptures de parcours, l’errance, la délinquance, les liens sociaux de ces jeunes sont ténus.
Vulnérables, désaffiliés au sens de Castel, sont-ils écrasés par leur situation ou acteurs de leur prise en charge ?

A partir d’une recherche inductive dans le cadre d’un diplôme d’Etat en Ingénierie Sociale et d’un Master en Sciences Humaines et Sociales, grâce à la "grounded theory », la question serait de vérifier si réellement ces jeunes ne sont plus en capacité de maîtriser leur parcours à l’instar des professionnels qui sont eux-mêmes désorientés.
A la lumière de la théorie de Crozier et Friedberg, cette communication apportera des éléments de compréhension grâce à l’analyse de cinq monographies et aux stratégies développées par les travailleurs sociaux et les jeunes en difficultés multiples. Un étrange « effet miroir » apparaît…

Mots clés :

Intervention sociale et travail social, Réseau, Ingénierie sociale

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