PDF FR

Engagez vous !

Année : 2015

Thème : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...

Type : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...

Auteur(s) :

DHONDT Françoise (France) – fdhondt@irtsnpdc.fr

Résumé :

Formons-nous des futurs professionnels résistants aux prescriptions institutionnelles ? A moins que la question ne soit : comment former des professionnels engagés ? Engagés dans la connaissance des réalités, dans la réflexion et surtout dans l’action toujours au service des publics de plus en plus fragilisés. Comment dans ce contexte difficile éviter qu’ils se mettent eux aussi à distance des plus fragilisés.
La formation peut être un levier d’action, elle a une part de responsabilité dans les professionnels qu’elle forme. C’est un espace-temps privilégié pour valoriser ceux qui sont entrés en formation avec des engagements ; elle peut aussi initier, conduire des travailleurs sociaux vers cet engagement pas ses choix opérés. Elle peut aussi garder des postures de transmissions de savoirs hiérarchisés considérant le formateur dans une logique d’expert et mettant l’apprenant en état d’objet. Dans ce cas il ne sera pas possible de considérer que nous formons des travailleurs sociaux résistants. Si l’on choisit la première hypothèse je propose deux axes.
Axe 1 : Le premier axe sera centré sur l’apprenant. Il s’agit pour le centre de formation de mieux le connaître dans ce qu’il est ; dans ce qu’il porte comme ressources, de le valoriser et de l’envisager comme co constructeur d’une dynamique de formation. Cet axe nous oblige à développer des outils spécifiques dès l’entrée en formation. Le centre de formation peut ensuite faciliter le partage, la multiplication des compétences en créant un réseau d’échanges afin de fédérer des stratégies collectives d’entraides et de valorisation. Il peut conduire des modes de valorisation de ces savoirs dans sa propre offre de formation. Cela sous-tend une réflexion : comment considérons-nous nos apprenants ? Jusqu’où acceptons nous vraiment de les rendre acteur, coconstructeur ? Acceptons nous de regarder nos rapports au pouvoir (savoir-pouvoir) ?.
Axe 2 : Le second axe de réflexion porte sur les équipes et les moyens pédagogiques. Proposons et formalisons des outils adaptés aux formes d’engagement que nous attendons des professionnels. Ouvrir la vision du monde de nos apprenants c’est favoriser les actions de mobilité - stages à l’international – séminaires de recherche en Europe; incitons-les à aller chercher des innovations, d’autres modes d’intervention. Développons les dynamiques d’actions et d’interventions collectives ; cherchons à favoriser et à conduire des travaux de groupe avec une implication de chacun (apprenants et cadres pédagogiques), sortons des modes d’évaluation individuels, abordons la notion de compétences collectives, travaillons à ne plus individualiser les recherches de stages. Dans une société très individualiste, l’enjeu de développer les actions collectives et les modes de coopération est de taille. Leur demander demain d’utiliser les ressources du territoire en tant que professionnel pour diminuer les coûts d’intervention, c’est déjà en formation appliquer cette logique et s’inscrire dans une action de territoire en ouvrant nos espaces de formation, en développant des modes pédagogiques axés sur les logiques de réseaux. Se questionner sur la place des publics accompagnés dans nos offres de formation est une étape aussi décisive. Quelle vision portons-nous des publics, à quels types de collaborations incitons nous les apprenants ?
La logique de transformation ne sera pourtant mise en œuvre dans nos établissements de formation que si nous entrons aussi chacun dans une logique de questionnement. Il ne s’agira plus de parler « ce nouveaux publics » accueilli, mais de nous mettre réellement en questionnement sur à quoi on veut les conduire et comment faire avec eux ce bout de chemin. Si chaque acteur ne se sent pas dans ce mouvement alors ne devient-il pas incongru de l’attendre de l’autre … ? La formalisation de nos choix devra s’écrire dans nos projets .

Mots clés :

Ingénierie sociale, Formation, Participation

← Retour à la liste des articles