LABIDI Lassaad (Tunisie) – lassaadlabidi2018@gmail.com

La grande vague de départ à l’étranger des Tunisiens remonte aux années 60 quand la reconstruction de l’après deuxième guerre et la croissance qui l’avait suivie avaient amené les patrons et les entreprises de l’Europe occidentale à ouvrir leurs portes à des millions d’ouvriers européens et maghrébins. Après la plus grande vague 64-74 , l’émigration tunisienne vers les différents pays a connu un changement typique, d’une émigration de main d’œuvre en émigration de type familial, causée par le regroupement familial, qui exprime le désir de s’installer définitivement au pays d’accueil tout en vivant au sein de sa famille. Durant les vingt dernières années, les émigrés tunisiens ont diversifié les pays de destination, en s’orientant plus qu’avant vers les régions du Golfe (en particulier Arabie Saoudite, Emirats Arabe Unis, et Qatar) et de l’Amérique du Nord (en particulier le Canada). Cependant, en raison de la situation économique de plus en plus difficile en Europe dans laquelle on trouve 84.4% de l’ensemble des tunisiens immigrés, nous avons constaté ces dernières années que certains parmi eux ont choisi de retourner au pays. La précarité dans laquelle ils se sont trouvés dans les sociétés d’accueil les a poussé à chercher refuge dans leur société d’origine. Alors qu’à l’origine, la plupart d’entre eux a quitté son pays dans l’esprit de fouir la précarité et les mauvaises conditions de vie dans leurs communautés locales. Pour gérer ce phénomène de retour, plusieurs acteurs interviennent pour venir en aide aux personnes et aux familles concernées, parmi ces acteurs nous citons l’acteur principal à savoir les délégations régionales de l’Office des Tunisiens à l’Etranger qui relève du Ministère des Affaires Sociales. Ces délégations sont implantées dans tous les gouvernorats du pays et disposent d’intervenants chargés de remplir plusieurs missions parmi lesquelles nous citons:
L’assistance et l’encadrement des familles d’émigrés restantes en Tunisie.
 L’accompagnement et la réintégration socio-économique des tunisiens émigrés de retour.
Ainsi, la question qu’on se pose et qui fera l’objet de notre contribution est de savoir comment se fait l’intervention sociale des délégués régionaux auprès des migrants de retour et de leur familles en particulier ceux appartenant aux groupe vulnérables ? Comment composent les délégués régionaux avec la réalité institutionnelle et locale, les moyens mis à leur dispositions sont ils suffisants pour permettre une intervention de qualité en mesure de faciliter la réintégration des personnes concernées dans leur environnement socio-économique d’origine et leur faire oublier la situation de précarité qu’ils ont connue dans les sociétés d’accueil ? Nous essayerons également de comprendre comment les différents acteurs institutionnels collaborent entre eux pour être en mesure de répondre aux attentes des personnes et des familles concernées ?
Pour répondre à ces questions nous adoptons une approche qualitative , nous allons procéder par des entretiens semi directif avec les délégués régionaux chargés d’accueillir et de faciliter la réintégration des migrants de retour au pays. Nous procéderons également par une analyse du contenu des documents disponibles pour évaluer la portée et les limites de l’intervention des délégués régionaux auprès de cette population ayant des caractéristiques bien particulières ?

Intervention sociale et travail social, Intégration, Insertion, Migration de retour Groupes vulnérables Réintégration socio - économique