Migrations, précarités et travail social

Année : 2015

Thème : Enjeux locaux, défis transnationaux GROUPE THEMATIQUE

Type : Forum, GT, Carrefour

Auteur(s) :

BOLZMAN Claudio (Suisse) – Claudio.Bolzman@hesge.ch
VATZ LAAROUSSI Michèle (Canada) – Michele.laaroussi@usherbrooke.ca
ELIA Anna (Italie) – anna.elia@unical.it

Résumé :

Il s’agit d’une proposition de groupe thématique « Migrations, rapports à l’altérité et intervention sociale ».

Le but de ce Forum est de comprendre d’une part quels sont les facteurs de précarisation des migrants et d’autre part comment les migrants tentent d’y faire face et de s’en sortir face à ces situations de précarité, ainsi que les rôles joués par les travailleuses et travailleurs sociaux face à cette problématique.
Dans un contexte de globalisation, on assiste à l’émergence de nouvelles formes de précarisation et de précarité, à l’extension et à la diversification de celles-ci dans diverses sociétés. Ces nouvelles formes affectent non seulement les non-migrants, mais aussi les migrants. Parmi ces derniers, les migrants peu qualifiés sont particulièrement touchés, mais on observe également une augmentation du nombre de migrants qualifiés concernés par la précarité. Cette nouvelle situation amène à s’interroger sur la nature de cette précarisation/précarité et pose des défis inédits au travail social.

Par précarisation, nous entendons un processus social qui conduit à la fragilisation des ressources et à la déstabilisation des conditions de vie des individus. Quant à la précarité : il s’agit d’un « état de dépendance (…) et d’enfermement dans des formes d’instabilité imposées » (Langevin, 1997).
Le Forum proposé souhaite explorer cette thématique de la fragilisation des conditions de vie non seulement en tenant compte des situations vécues par les migrants dans les sociétés où ils résident, mais en considérant aussi ce qui se passe dans leurs sociétés d’origine. En effet, il s’agit de sortir d’une vision simplificatrice visant à réduire l’espace social des migrants à leurs interactions avec les sociétés de séjour, pour tenter de saisir celui-ci dans sa complexité.

En effet, les vies des migrants sont construites concrètement à travers des espaces sociaux qui traversent les frontières nationales. Non seulement leurs familles, leurs réseaux sociaux et leurs liens économiques se trouvent inscrits dans plusieurs Etats, mais c’est le cas également de leurs imaginaires et de leurs affects. Ils sont insérés, souvent de manière simultanée, dans un ici et un ailleurs auxquels ils participent en fonction des tournures prises par leurs existences. C’est cela que plusieurs auteurs définissent comme des vies transnationales (Basch et al., 1994 ; Brenner, 1999).

La question qui se pose est celle de savoir comment le travail social tient compte des réalités complexes des migrations. En effet, même si le travail social est influencé par la circulation des idées au niveau international, il s’agit avant tout d’une activité professionnelle liée à des réalités nationales bien précises. Ses buts sont notamment de soutenir des personnes en difficultés, de prévenir la marginalisation ou de lutter contre l’exclusion et la pauvreté à partir des instruments que permettent les législations locales, régionales et nationales au sein d’un Etat. Dans son implémentation le travail social demeure ainsi essentiellement national. Dans quelle mesure tient-il compte de la dimension transnationale évoquée ci-dessus?

A partir des expériences de recherche, d’intervention ou de formation il sera question d’une part de tenter de comprendre comment les migrants eux-mêmes élaborent des tactiques ou des stratégies pour faire face à la précarité/précarisation, d’autre part comment le travail social intervient face à ces diverses formes de fragilisation des migrants et quels sont les effets de ces interventions.

Mots clés :

Pauvreté, Mondialisation, Travail social international

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