Les pratiques de mobilité quotidienne, les quartiers et les infrastructures routières:les défis de l'inclusion socio-spatiale et l'accès aux biens urbains
Année : 2015
Thème : "proposition retravaillée"
Type : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...
Auteur(s) :
LANDON PAULETTE (Chili) – plandon@uahurtado.cl
Résumé :
L’importance de la mobilité dans la structuration de la ville et la vie quotidienne des personnes est partie prenante de la complexité des espaces urbains que nous habitons. A cause de cela, la construction de nouveaux réseaux routiers a un impact significatif et différencié dans la mobilité quotidienne des habitants qui impacte de façon inégale les quartiers, les communes et la métropole dans son ensemble. La recherche exposée, analyse les effets qu’ont les grands changements structurels de la ville de Santiago sur la mobilité de ses habitants, et en particulier, ce qui peut être observé au plan local dans l’espace des quartiers. De cette façon, ce qui est recherché est la compréhension de la manière dont ces infrastructures conditionnent les transports quotidiens des familles qui habitent des quartiers marginaux et exclus de la périphérie sud de Santiago.
Le cas de l’autoroute d’accès sud à la métropole de Santiago, illustre parfaitement cette relation entre les infrastructures et la vulnérabilité sociale que la recherche doctorale souhaiter étudier. Dans l’analyse des résultats il est possible d’observer comment le projet d’autoroute n’a pas tenu compte des résidents et leur condition de marginalité, ni des variables environnementales ni de la précarité de ce territoire. Cette méga-infrastructure urbaine est principalement destinée à la circulation fluide de marchandises et de citoyens aisés qui venant du sud du pays se dirigent vers l’est et les quartiers aisés et qui ignorent ce qui se passe dans les quartiers qu’ils traversent à grande vitesse.
La structure de voirie ainsi installée a pour conséquence une augmentation dans les temps de déplacement des familles qui affecte leur accès aux biens et services publics au niveau local du quartier mais aussi au niveau métropolitain. Les trajectoires et stratégies de mobilité que réalisent chaque jour les familles résidentes sont analysées pour illuminer la manière dont celles–ci rendent compte de processus de ségrégation de la ville. De cette façon, il s’en déduit que la discussion des transports relève du sujet du droit à la mobilité et à la participation des citoyens dans la conception des politiques publiques qui les affectent.
La mobilité doit être comprise ici non seulement comme la possibilité de se déplacer mais aussi comme les facilités ou les obstacles qui s’interposent à cette faculté. Dans le contexte socio-spatial des quartiers périphériques, le transport public reste le seul moyen de mobilité, et il se voit diminué par cette imposition des réseaux qu’exige la nouvelle configuration des métropoles. Dans ce sens tout changement dans les routes d’accès et les connexions piétonnes interfère avec la mobilité des familles et la vie quotidienne des habitants de ces quartiers déjà forts vulnérables. Pour Avellaneda et Lazo (2011) ces changements peuvent supposer de sérieux handicaps à l’intégration sociale pleine de ces habitants, hypothéquant ainsi leur avenir et celui de leurs enfants et diminuant leur possibilité de sortir du cercle de l’exclusion sociale. Ainsi la mobilité sera considérée ici comme un élément important affectante le capital social, puisqu’elle permet d’accéder à des réseaux non seulement physiques mais aussi humains et sociaux (Le Breton, 2004; Kaufmann, 2001; J-P Orfeuil, 2004).
Les habitants des quartiers étudiés affrontent dans leur quotidien de sérieux problèmes pour accéder à la vie urbaine et les droits citoyens, tels que l’accès aux opportunités que pourvoie la connexion aux biens et services urbains et la proximité au marché du travail (Ascher, 2010 ; Borja, 2013). Ces aspects ont tendance à être omis par les gouvernements locaux et métropolitains, puisqu’il s’agit dans la plus part des cas de citoyens-piétons, sans véhicule et par conséquent sans accès à l’infrastructure qui les affecte, mettant ainsi en cause leurs droits et leurs possibilités d’intégration sociale et urbaine.
Mots clés :
Politique de la ville , Quartier, Exclusion, mobilité quotidienne
← Retour à la liste des articles