L’EMPRISE DES GROUPES ÉCONOMIQUES ET FINANCIERS, LA POLITIQUE D’AUSTÉRITÉ ET L’AGGRAVATION DES INÉGALITÉS ET DE LA PAUVRETÉ AU PORTUGAL
Année : 2015
Thème : Conférence congrès de Porto 2015
Type : Autre (poster, ...)
Auteur(s) :
ROSA Eugénio (Portugal) – edr2@netcabo.pt
Résumé :
Conférence congrès de Porto 2015
Au cours des dernières années, les inégalités et la pauvreté ont augmenté de forme significative au Portugal, comme le confirment d’ailleurs les informations officielles. Cette évolution est le résultat d’une grave crise économique internationale, après la période de croissance anémique qui a suivi l’entrée du Portugal dans la zone euro, aggravée par une politique d’austérité récessive imposée au pays par ceux qui sont généralement appelés nos créanciers : en première ligne, et la plus visible, la troïka, sachant que le gouvernement n’a pas hésité à affirmer qu’il «voulait aller au de-là des exigences de la troïka». Cette politique d’austérité a atteint en premier lieu les classes basse et moyenne de la population portugaise. L’emprise du pouvoir économique et financier sur le pouvoir politique, notamment celle de grands groupes étrangers, est actuellement si forte au Portugal que ceux-ci sont parvenus à ce que la politique d’austérité soit orientée principalement contre les classes basse et moyenne et que les sacrifices imposés à la majorité de la population leur soient épargnés, et ceci a eu et continue à avoir des conséquence sociales dramatiques.
Au Portugal, selon les dernières informations de l’Institut National de Statistiques (INE), environ 4.984.000 portugais (47,8% de la population) se situent au-dessous du seuil de pauvreté quand on ne prend pas en compte les transferts sociaux. Ceux-ci (pensions et autres prestations sociales) font passer ce chiffre à 2.033.000 (19,5% de la population), ce qui n’en est pas moins un résultat dramatique.
Malgré cela, avec l’objectif de réduire le déficit budgétaire et de préserver les plus riches, le gouvernement a procédé à de grandes coupures dans la dépense publique en prestations sociales, congelant les pensions de retraite et créant un nouvel impôt (CES) qui frappe uniquement les retraités, ce qui a eu comme conséquence d’aggraver les conditions de vie des classes les plus basses de la population et de provoquer une très grande augmentation de la pauvreté.
Entre Novembre 2010 et Avril 2015, le nombre de bénéficiaires du Revenu Social d’Insertion, un important instrument dans le combat à la pauvreté, a diminué de 135.037 (passant de 346.627 à 211.590); le nombre d’ayant droit au Complément Solidaire Personnes Âgées, un autre instrument important de lutte contre la pauvreté des personnes âgées, a été réduit de 234.883 à seulement 166.814 (- 68.069). Même l’aide aux familles avec enfants a subi une réduction sévère, puisque les coupures dans les allocations familiales ont été poursuivies et ont provoqué une réduction de 266.448 entre Novembre 2010 et Avril 2015. Durant cette même période, le nombre d’enfants ayant droit aux allocations familiales est passé de 1.392.096 à 1.125.648, ce qui contribue également à aggraver encore plus le problème de la basse natalité.
Mots clés :
Pauvreté, Politique sociale, Politique publique
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