ATCHOUTA Ayélodjou Roger (Bénin) – dirogo1980@yahoo.fr

Cette communication utilise les données provenant d’une enquête nationale intitulée “Problématique de l’accès des femmes à la terre au Bénin ” réalisée en 2008. Cette étude a été conduite suivant une méthodologie combinant la recherche et l’analyse documentaires, une enquête qualitative auprès des acteurs du foncier local, départemental et national et enfin une enquête quantitative auprès des autorités coutumières, des chefs de collectivités et des responsables des Associations. Au total, ont été rencontrés, dans le cadre de l’étude, avec pour chaque catégorie d’acteurs 243 acteurs aux niveaux national, départemental et local.
Au Bénin, près de 61,3 % des femmes vivent dans des zones rurales où elles fournissent 60à 80% de la main d’œuvre agricole (Source INSAE). 80% des pauvres se trouvent dans les zones rurales et périurbaines. Ce qui fait dire qu’au Bénin, la pauvreté a un visage féminin. Cette situation de précarité de la femme se justifie par le dualisme juridique (droit moderne rivalise avec le droit coutumier). L’Article 22 de la Constitution dispose : ‘’[Tout] individu a droit à la propriété. La Constitution du Bénin, le Code civil, le code des personnes et de la famille, de même que tous les autres textes du droit positif béninois, ne font aucune distinction explicite entre les hommes et les femmes. Les divers obstacles identifiés et qui entravent l’accès des femmes à la terre sont :
•les pesanteurs sociologiques, anthropologiques et historiques ;
•l’analphabétisme ;
•la pauvreté des femmes ;
•le manque d’une réelle volonté politique à faire de la femme un réel acteur de développement.
L’objectif de l’étude est de voir après avoir diagnostiqué l’ensemble des causes qui empêchent l’accès des femmes à la terre, les stratégies devant permettre de le favoriser ou de l’améliorer. L’opérationnalisation des orientations stratégiques au niveau du cadre juridique, sur le plan politique, social et la prise en compte du concept genre va se faire à travers des objectifs qui seront déclinés en résultats et activités/actions.
L’objectif stratégique premier est de procéder à des réformes législatives et réglementaires. Le second objectif stratégique est l’information, l’éducation et la communication sur les textes de lois en faveur des femmes. Le résultat attendu est l’information, l’éducation et la communication de toutes les couches sur les droits des femmes en vue de briser les pesanteurs sociologiques, anthropologiques et historiques.
Le troisième objectif stratégique est la mise en place d’une bonne politique foncière. Le résultat attendu est l’engagement des autorités gouvernementales à prendre un engagement politique sans faille en intégrant l’accès des femmes à la terre dans une approche globale de développement.
Le quatrième objectif stratégique est le financement du crédit. Le résultat attendu est la mise en place d’un crédit foncier et d’épargne foncière à des taux d’intérêt réduits destinés à favoriser l’accès des femmes à la propriété foncière.
Enfin d’autres objectifs stratégiques qui consistent en la prise de mesures sociales et d’incitation et de l’application du concept genre pour accroître l’accès des femmes à la terre en vue :
-d’amener les autorités locales communales et départementales à faciliter les transactions/mutations foncières au profit des femmes ;
-de favoriser la constitution et la redynamisation de groupement de femmes, à qui de terres seront concédées en vue de leur exploitation ;
Dans un tel processus, quelle sera la contribution du communicateur ? L’exposé au cours du congrès nous édifiera.

Acteur de développement, Zone rural, Egalité de chance