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HAJJI Nabil (France) – n.hajji@ites-formation.com

LA FORMATION A L’EPREUVE DE LA RENCONTRE INTERCULTURELLE



Dans le champ de l’intervention sociale, la rencontre interculturelle est au fondement de toute relation, bien qu’elle ne soit pas appréhendée comme telle. Chacun des deux protagonistes de cette relation est porteur d’une culture. Celle-ci ne s’interroge que rarement, sauf dans le cadre de la rencontre avec l’étranger, l’immigré. Celui-ci révèle l’acuité des différences de repères, de représentations, de références, de cultures,…et questionne le mode de fonctionnement du professionnel. Ces problématiques sont à l’origine de notre pratique interculturelle dans le champ social, notamment au sein des territoires dits sensibles, et ce depuis plus d’une décennie. C’est cette expérience que veut raconter notre contribution. Elle se veut un témoignage d’une démarche en référence à une formation et une pratique de psychologue, de formateur et d’éducateur, mais aussi à un parcours de vie.

A partir d’illustrations issues d’actions, associant des professionnels de l’intervention sociale (éducateurs spécialisés, assistants sociaux, conseillères en économie sociale et familiale, animateurs,…), construites et conduites en groupe et/ou en individuel, cette proposition tentera de (dé) montrer en quoi et comment, elles constituent un espace de formation et de changement aussi bien pour les travailleurs socio-éducatifs que pour les publics. Ces actions tiennent compte des dimensions culturelle et linguistique. Elles ont été menées auprès de migrants et de personnes issues de l’immigration en situation de précarité ou de vulnérabilité. Il s’agit de résidents de foyers Sonacotra vieillissants, de détenus, de parents d’élèves, de parents ayant un enfant handicapé, de femmes en cours d’alphabétisation, de bénéficiaires du Revenu Minimum d’Insertion, ou du Fond d’Aide aux Jeunes, entre autres. Nos propos s’efforceront de décrire l’originalité de ces actions qui leur a permis d’accéder à un statut indépendamment de toute spécificité.

La méthode est d’abord clinique, c'est-à-dire être au chevet du malade où toute théorie se tait afin que « s’articulent et s’ordonnent dans le regard qui sait les signes de la maladie présente. Voir des malades est l’impératif pédagogique de tout apprentissage clinique : il est la condition d’acquisition d’un savoir » ( Fedida, 1968 : 910).

Savoirs, Savoir-faire, Formation