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Services sociaux et de santé et travail social dans un contexte pluraliste

Année : 2016

Thème : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...

Type : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...

Auteur(s) :

LACROIX Marie (Canada) – marie.lacroix@umontreal.ca

Résumé :

Les étudiants arrivent à la pratique en service social avec des conceptions limitées de ce qu’est la pratique dans un milieu pluraliste, multiethnique. Notre façon d’aborder la formation a été découpée en champs de spécialisations – jeunes, toxicomanie, protection de la jeunesse, personnes âgées – et l’interculturel. C’est un découpage factice, car « l’interculturel » n’est pas un domaine de spécialisation mais une réalité intrinsèque et transversale à tous les champs de pratique. Au cœur de la question se retrouve le rapport à l’altérité, la construction de l’ « autre », de « l’étranger» et comment préparer les étudiants à intervenir dans cette réalité complexe et fragmentée.



Ce cloisonnement de l’intervention reflète aussi la réalité du contexte politique en ce qui a trait aux modèles d’incorporation des nouveaux arrivants au Canada et au Québec.



Le Canada a mis en place une politique du multiculturalisme dans les années 70, une loi sur le multiculturalisme dans les années ’80. Selon Gay (1985)



« combattant l’hégémonie instaurée par la (les) culture(s) s’érigeant comme universelle(s) et supérieure(s), les artisans du multiculturalisme estiment que les cultures minoritaires doivent pouvoir poursuivre leur développement dans la nouvelle société et y occuper une place reconnue. Ils estiment également que les cultures d’appoint ont droit à l’expression de leur spécificité culturelle et à leurs institutions, qui doivent être soutenues par l’État. »



Au Québec la culture est considérée comme un facteur primordial de solidarité et de cohésion sociale, assurant la cohérence des objectifs pour l’ensemble de la société et l’interdépendance des parties. Cette idéologie refuse le melting pot américain et le multiculturalisme canadien et affirme que les cultures des groupes minoritaires doivent être à la fois fusionnées à la culture majoritaire francophone et maintenues en périphérie, jouissant d’une autonomie relative (Legault, 2000b: 45). Au niveau linguistique, l’unilinguisme francophone est envisagé comme l’élément susceptible d’unifier le Québec pluriethnique contemporain.

D’un modèle ‘culturaliste’, de convergence culturelle, le Québec passe, dans les années 90 au modèle du citoyen.



Deux modèles d’incorporation donc – canadien et québécois - qui ne se rejoignent pas sinon dans la prémisse qu’il y a ‘les autres’ sur le territoire.

Mots clés :

Formation, Interculturel, Savoirs

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