La formation et l’appropriation des connaissances,
agents de pouvoir et de mobilisation communautaire :
le cas de Jeunesse et gangs de rue
Année : 2016
Thème : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...
Type : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...
Auteur(s) :
HAMEL SYLVIE (Canada) – sylvie.hamel@uqtr.ca
COUSINEAU Marie-Marthe (Canada) – mm.cousineau@umontreal.ca
VEZINA Martine (Canada)
Résumé :
Devant l’insuccès des moyens traditionnellement utilisés pour faire face à la problématique des gangs de rue, la troisième phase du projet Jeunesse et gangs de rue amorce, au printemps 2000, la création de solutions de rechange suivant un nouveau modèle de prévention du phénomène. Cette construction se fait, à titre expérimental, avec la collaboration de trois localités de la région montréalaise qui font office de sites pilotes. L’équipe de recherche à l’origine du projet se lie donc à des comités d’action déjà en place dans ces milieux, regroupant chacun des représentants de divers champs d’intervention. Elle opte alors pour une stratégie de recherche-action et une approche participative dans l’intérêt notamment d’évaluer les processus se rattachant aux opérations qu’elle suscite. L’évaluation reçoit l’appui financier des ministères de la Justice et du Solliciteur général du Canada dans le cadre de la Stratégie nationale sur la sécurité communautaire et la prévention du crime. La quatrième phase de Jeunesse et gangs de rue, actuellement en cours, est maintenant financée par le Secrétariat à l’action communautaire autonome et ministère du Développement économique et régional, Mission Recherche, Science et Technologie. Elle s’inscrit en continuité aux activités ayant eu cours dans le cadre des premières phases de Jeunesse et gangs de rue dans le but ultime d’installer des mécanismes favorisant la pérennité des innovations sociales qui en résultent. On souhaite ainsi que l’expérience développée au cours les premières années de l’entreprise s’insère dans le fonctionnement des collectivités qui y sont engagées au profit d’un plus grand pouvoir d’action individuel et collectif afin que des solutions durables s’installent en faveur des jeunes et de leur mieux-être.
État de la situation des gangs de rue
Bien qu’on retrace l’origine du phénomène des gangs de rue en Amérique du Nord depuis le 19ième siècle (Buenker, 1973), tout porte à croire cependant qu’il est actuellement en pleine progression et évolution. Aux États-Unis, le phénomène connaît sa plus importante recrudescence au tournant des années 1970. Il suit apparremment un développement cyclique, à l’intérieur duquel chaque nouvelle vague semble toujours atteindre des sommets plus élevés que la précédente (Miller, 1982; Miller, 2001). Non seulement il occupe les grands centres urbains, mais il se répand peu à peu dans les banlieues. Cette augmentation du nombre de membres de gangs de rue s’accompagnerait d’un durcissement de la délinquance des groupes en cause. Leurs activités, qui depuis toujours sont étroitement associées à la violence, se seraient aggravées et diversifiées durant cette période (Venkatesh et Levitt, 2000) pour donner naissance à de nouvelles formes de violence particulièrement brutales, dont les drive-by-shooting (rafales de projectiles d’armes à feu tirées de véhicules en mouvement) et les gangs-bangs (viols collectifs servant notamment de rites initiatiques).
Mots clés :
Revitalisation des quartiers en crise, Quartier, Zone urbaine
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