BARALONGA LOUISA (France) – louisa.baralonga@gmail.com

Dans le contexte français, je me suis intéressée au racisme et plus singulièrement aux conséquences des représentations ethno-raciales établies sur le temps long de l’histoire. Des sociétés esclavagistes à nos jours, ma recherche-intervention développe une pensée de l’imaginaire du racisme et de ses effectuations dans la société contemporaine. Au moment de la IIIe République (moment où démarre le second empire colonial), j’ai identifié le renforcement des imaginaires sociopolitiques qui instruisent la construction de représentations ethno-raciales.
Ce qui, dans le cadre de mon investigation au sein de l’association antiraciste Les Indivisibles (2007-2012), m’a permis d’identifier le récit mythique fondateur du groupement. L’association s’étant constituée en réaction aux discours médiatiques et politiques sur les émeutiers de 2005, j’ai porté attention aux processus inconscients allant de ces émeutes urbaines à la réunion de membres fondateurs. Ainsi, j’ai dégagé que des phénomènes d’amplification ont activé des motions phobiques liées à la peur de l’infériorisation raciale et de la barbarie qui se sont trouvées compensées, au plan imaginaire, par la proclamation, à nouveaux frais, d’une République une et indivisible, d’où le choix du nom de l’association : Les Indivisibles.
Pour ce faire, j’ai dessiné un cadre théorique pour penser les avatars du lien social. Cette démarche d’enquête, ces résultats et ce cadre nourrissent ma pratique de formation à l’Irfase, école de travail social située dans la région parisienne à Paris.
Dans cette communication, je mets en avant la manière dont les processus de construction de liens de solidarité dans la lutte contre le racisme éclaire un dispositif psychosocial et interculturel déployé avec l’aide d’une plasticienne en 2016 auprès d’étudiants.

Solidarité, Institution, Exclusion, Imaginaire, intersubjectivité, racisme