Les associations de charité et de bienfaisance comme nouvelle forme d’expression de solidarité dans le contexte post révolutionnaire de la Tunisie. Axe 01

Année : 2016

Thème : Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...

Type : Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...

Auteur(s) :

LABIDI Lassaad (Tunisie) – lassaadlabidi2018@gmail.com

Résumé :

Les associations de charité et de bienfaisance comme nouvelle forme d’expression de solidarité dans le contexte postrévolutionnaire de la Tunisie.
Après la révolution tunisienne de 2011, le nombre des associations créées en Tunisie a enregistré une augmentation considérable, passant de 9000 associations en 2010 à 19630 en mois d’octobres 2016. Cette nouvelle dynamique associative sans précédent dans l’histoire de la Tunisie est intervenue suite aux assouplissements introduits dans le cadre législatif organisant la création des associations. Contrairement aux associations créées sous l’ancien régime et qui étaient très proches du parti politique au pouvoir et intervenant sous son contrôle particulièrement dans l’art, la culture, la science et dans le domaine sportif les nouvelles associations fondées dans un contexte postrévolutionnaire plus démocratique se sont distinguées par la diversité de leur champ d’intervention et par leur autonomie par rapport aux partis politiques et par rapport à l’administration publique. Parmi les nouvelles associations créées nous citons particulièrement les associations de charité et de bienfaisance. Il s’agit des associations fondées sur un esprit de solidarité pour venir en aide aux couches les plus démunies de la société et vivant particulièrement dans les quartiers populaires. Ce type d’associations dont l’effectif était très réduit avant la révolutions ont vu leur nombre passer de moins de 200 associations avant 2011 à 2270 associations en octobre 2016 soit 11.7% de l’ensemble des associations, venant en troisième place après les associations culturelles et artistiques qui occupent la deuxième place avec un taux de 17% et après les associations qui interviennent au sein des écoles et qui occupent la première place avec un taux de 23.7%. Intervenant dans les différents coins du pays et particulièrement dans les zones les plus défavorisées les associations de bienfaisance et de charité ayant une connotation religieuse sont devenues un acteur important dans le champ de l’intervention sociale à travers leurs actions de solidarité concrètes à l’égard des familles et des individus pauvres. Elles se livrent à des activités d’aide sociale, de soutien scolaire, d’aide à l’amélioration des logements, d’aide au mariage et d’aide à l’emploi. Elles interviennent également pour aider les malades à faire face aux dépenses des services de santé. Dans ce nouveau contexte, les travailleurs sociaux tunisiens qui étaient avant la révolution les seuls intervenants ayant le droit d’entrer en contact direct avec les populations au niveau local, se sont trouvés en face d’un nouvel acteur de l’action sociale qui fonde ses interventions sur l’esprit de solidarité entre les individus et les familles et qui dispose de plus de souplesse et de liberté dans ses actions. Alors on se demande dans le cadre de cette réflexion sur les représentations que se font les dirigeants de ces associations de la notion de solidarité dans un contexte postrévolutionnaire, sur les actions qu’elles réalisent et les objectifs qu’elles cherchent à atteindre, sur le rapport qu’elles entretiennent avec les organismes publiques d’intervention sociale et particulièrement les unités locales de promotion sociale. On se demande également sur les dispositifs qu’elles utilisent pour mobiliser et soutenir l’élan de solidarité avec les populations cibles ainsi que sur les méthodologies qu’elles se servent pour sélectionner les bénéficiaires de ses interventions. Pour répondre à ces différentes questions, nous allons procéder par une démarche qualitative qui consiste à recueillir à l’aide d’un entretien semi – directif les données nécessaires à notre recherche auprès des dirigeants des grandes associations de bienfaisance se trouvant dans le district de Tunis, puisque dans cet espace géographique nous trouvons 31.15% de l’ensemble des associations actives en Tunisie.


Mots clés :

Solidarité de proximité, Protection sociale, Société civile, association de bienfaisance

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